A l’occasion du 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, le chancelier allemand Olaf Scholz a prononcé un discours solennel sur la responsabilité collective de l’Allemagne dans l’Holocauste, qualifiant ce génocide de « rupture civilisationnelle ».
“Chacun dans notre pays porte cette responsabilité, quels que soient son histoire familiale, sa religion ou le lieu de naissance de ses parents ou grands-parents”, a déclaré la chancelière, rejetant fermement toute tentative de relativisation historique. Il a insisté sur l’importance de rappeler à chaque nouvelle génération son « devoir permanent de mémoire ».
Le camp d’Auschwitz-Birkenau, libéré en janvier 1945, est devenu le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie. Plus d’un million de personnes y furent assassinées entre 1940 et 1945, dont un million de Juifs européens. «Ils étaient plus d’un million d’êtres humains uniques, d’individus, de maris et de femmes, de garçons et de filles, de grands-parents. Ils ont été gazés, fusillés, ils sont morts de faim, de travaux forcés et d’expériences médicales », se souvient Scholz avec émotion.
-La chancelière a également rendu hommage à d’autres victimes du régime nazi : les Tsiganes, les opposants politiques, les homosexuels, les malades et les handicapés. Il a souligné que ce travail de mémoire reste un défi quotidien, que ce soit dans les écoles, les universités ou les cours d’intégration des immigrés. Face à la montée des discours négationnistes et antisémites, Scholz a particulièrement insisté sur la nécessité de transmettre « la singularité de la Shoah » pour contrer « les innombrables tentatives de falsification et de relativisation de l’histoire ». Un message qui résonne particulièrement dans le contexte actuel de résurgence de l’antisémitisme en Europe.