Capturer l’explosion
Dans une chronique de Libération, l’essayiste Salomé Saqué est revenue sur l’événement qui la catégorisait comme « celle qui ne veut pas procréer ». L’occasion de rappeler que ce label est “loin de refléter la réalité”
DÉSIR D’ENFANT – Une courte réplique suivie d’une tempête médiatique. Dans son livre Sois jeune et tais-toi publié en 2022, la journaliste et auteure Salomé Saqué écrit que face au changement climatique, son éco-anxiété l’empêche d’envisager d’avoir des enfants. Une mention « anecdotique » pour elle, mais qui a déclenché “un flot d’insultes, de messages de reproches, de commentaires indignés sur les réseaux sociaux” dans les mois qui suivirent.
Dans un forum pour Libération publié ce 21 janvier, l’essayiste est revenu sur cet événement qui l’a catégorisée comme “celui qui ne veut pas procréer”. L’occasion de rappeler que ce label est « loin de refléter la réalité ». Car au fil des années, Salomé Saqué explique son ressenti « émerge un désir d’enfant assez puissant ». Mais pour elle, comme pour beaucoup d’adultes de sa génération, la question de la parentalité ne dépend pas uniquement du désir.
Le désir d’enfants et la « privation »
« Je documente chaque jour l’état du monde. Entre montée de l’autoritarisme, effondrement écologique et montée des tensions internationales, je suis profondément convaincu que les temps vont continuer à s’assombrir. Dans ces conditions, je ne me vois toujours pas accoucher, mais je le vis de plus en plus comme une privation. »exprime le journaliste avec transparence. UN « nuancer » ce qui ne cesse de déclencher colère et mépris lorsqu’elle l’exprime.
Pourtant, les faits sont là : en 2024, la France a enregistré son plus faible nombre de naissances depuis 1946, loin du « réarmement démographique » appelé par Emmanuel Macron. Face à la précarité croissante des jeunes, à la santé mentale en crise et à l’absence d’espoir quant au progrès du monde, tant écologique que politique, comment envisager une parentalité apaisée ?
-C’est la question que pose Salomé Saqué dans sa chronique, soulignant que malgré les nombreuses réactions que suscite ce discours, peu de personnes souhaitent apporter des réponses concrètes. « Avec le recul, je me rends compte que c’est très pratique de nous faire passer pour des serviteurs égoïstes, cela évite de travailler pour nous proposer une société nous permettant de retrouver un peu d’espoir en l’avenir. En tout cas, c’est comme ça que j’explique cette soudaine hystérie collective autour de mon utérus. elle écrit.
Plus de deux ans après la parution de son livre, ce discours semble toujours susciter des réactions haineuses. Sur Instagram, la journaliste a partagé des captures d’écran de messages insultants en réaction à elle «des doutes sur le sujet». “Au lieu de blâmer ceux qui sont trop inquiets pour me procréer, nous devrions travailler à construire une société qui nous donne un peu plus d’espoir et permette à ceux qui le veulent (et seulement à ceux qui le veulent, merci) d’avoir davantage d’enfants. pacifiquement”, a-t-elle souligné dans l’histoire.
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