GRAND DOSSIER – Au cœur du cauchemar des Soudanais plongés dans un cachot meurtrier

GRAND DOSSIER – Au cœur du cauchemar des Soudanais plongés dans un cachot meurtrier
GRAND DOSSIER – Au cœur du cauchemar des Soudanais plongés dans un cachot meurtrier

Depuis plus d’un an et demi, l’armée et les milices rebelles s’affrontent dans une terrible guerre civile au Soudan.

Un conflit aussi dévastateur qu’oublié.

Les reporters de TF1 Michel Scott et Fabrice Amzel ont pu s’y rendre.

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Soudan : une guérilla entre généraux embrase le pays

Les paysages de Khartoum, la capitale, sont méconnaissables. Depuis vingt et un mois, le Soudan est plongé dans une guerre civile alimentée par des affrontements meurtriers entre l’armée gouvernementale et les Forces de soutien rapide, des milices paramilitaires accusées d’avoir commis des massacres et des crimes de guerre. Leur objectif : reprendre le pouvoir au général Abdel Fattah al-Burhan, chef de la junte qui dirige actuellement le pays. Derrière la ligne de front, la crise humanitaire est flagrante et les civils manquent de tout : eau, nourriture, abris sécurisés…

Une zone fantôme

A Bahri, quartier dévasté au nord de Khartoum, toutes les maisons sont abandonnées, comme le montre le reportage, à retrouver en tête de cet article, des journalistes de TF1 Michel Scott et Fabrice Amzel. Rares sont les habitants, comme les fantômes, qui continuent de vivre dans le quartier, essayant de survivre dans les décombres. Même si l’armée officielle a réussi à récupérer des territoires et à reprendre l’avantage cet automne, les combats ne se sont pas arrêtés : « Toute la zone est dangereuse, c’est pourquoi on ne voit plus personne ici. Les habitants ont fui, les ennemis peuvent s’infiltrer à tout moment. Il y a parmi eux des Soudanais, mais aussi de nombreux étrangers, des mercenaires d’autres pays. Ils ne respectent rien, ils se comportent au hasard, avec cruauté.explique un militaire loyaliste au micro de TF1.

Les troupes loyalistes occupèrent tout le quart sud-ouest du pays. – Reportage de TF1

Pour échapper aux échanges d’artillerie, 11 millions de Soudanais ont quitté leurs foyers, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Aujourd’hui, la plupart d’entre eux vivent dans des camps, sous des tentes, au milieu de zones désertiques. “On a froid la nuit, on dort dehors”témoigne une maman devant notre caméra. « D’où nous venons, il y a beaucoup, beaucoup de morts. Même fuir était difficile. Les rebelles mitraillaient les gens dans leurs voitures.dit un homme désemparé. “Ce n’est pas une guerre contre l’armée nationale ou le gouvernement, c’est une guerre contre le peuple soudanais”conclut-il.

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Les points de ravitaillement sont rares, mais essentiels dans un pays où l’Unicef (nouvelle fenêtre) parle de « catastrophe alimentaire sans précédent ». Alors que les besoins sont énormes, les portions de soupe et de blé sont rationnées. Tout le monde fait la queue, n’osant même pas dire à quel point ils ont faim. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies distribue de la nourriture une fois par mois. Mais ils sont en réalité destinés aux cantines communautaires : « Ceux qui reçoivent cette nourriture me la vendent. Je leur en achète pour les aider, car ils ont besoin d’argent. Ensuite, ces gens viennent ici pour manger gratuitement. »détaille Ibrahim, qui coordonne la distribution.

Des hôpitaux surchargés

La plupart des établissements de santé ont été détruits par les bombardements, mais l’hôpital d’Omdurman, la plus grande ville du pays située en face de Khartoum, continue de fonctionner. Tous les services sont débordés : “Et pourtant, ce n’est rien aujourd’hui, admet le réalisateur. Les patients que nous avons sont des non-combattants, des gens pacifiques qui n’ont rien demandé. » Les blessés sont souvent dans un état grave : un adolescent de 14 ans est dans le coma suite à une explosion, son voisin a reçu une balle dans l’abdomen.

“A part les victimes directes de la guerre, il y a tous ceux qui sont touchés parce qu’ils ne peuvent pas accéder aux hôpitaux comme le nôtre, ceux qui souffrent de maladies chroniques, et puis ceux que les milices empêchent complètement de se déplacer pour se faire soigner”énumère le réalisateur.

Reportage du Soudan : « Un pays coupé du monde »Source : Infos TF1

Conférence sur les logos

Le bilan de la guerre civile est estimé à plus de 150 000 personnes. Mais la perspective d’un cessez-le-feu semble inexistante et la communauté internationale apparaît incapable de s’imposer pour résoudre ce conflit. Seule solution pour que les Soudanais retrouvent enfin une vie normale.


ZS | Reportage TF1 : Michel Scott, Fabrice Amzel

 
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