« Nous sommes vraiment à un tournant »

« Nous sommes vraiment à un tournant »
« Nous sommes vraiment à un tournant »

Ironiquement, cette inauguration tombe un 20 janvier, souvent surnommé le « Blue Monday », ce fameux jour censé être le plus déprimant de l’année – une légende née il y a vingt ans à des fins purement commerciales. Mais l’événement du jour est on ne peut plus réel : le retour triomphal de Donald Trump au sommet du pouvoir, qui devient à 78 ans le plus vieux chef d’État américain jamais investi. Ce deuxième « Jour J » marque officiellement la transition entre Joe Biden et le milliardaire républicain, réélu le 5 novembre face à Kamala Harris.

Un pays plus divisé que jamais

Dans une démonstration chargée de symbolisme, les deux hommes ont même partagé le trajet en voiture de la Maison Blanche au Capitole. Sous les dorures et l’architecture majestueuse d’une rotonde bondée du Capitole, l’investiture de Donald Trump a pris des allures de rassemblement des puissants. Entouré de grands patrons et de personnalités influentes du monde économique, le milliardaire américain a donné le ton d’un gouvernement clairement orienté vers les intérêts des élites.

Selon le politologue Pierre Vercauteren (UCLouvain), cela illustre une stratégie bien rodée : « Chaque président élu cherche, d’une manière ou d’une autre, à remercier les personnes ou les groupes qui ont soutenu sa campagne. Dans le cas de Trump, il s’agit principalement de personnalités influentes du monde économique, notamment du secteur pétrolier et gazier, il n’est donc pas surprenant de les voir si proches de l’événement. il explique, “Et il pourrait être tenté d’adapter certaines décisions en fonction des intérêts des entreprises qui le soutiennent. Cela pourrait inclure des choix politiques favorables au secteur de l’énergie ou de la technologie, même si cela n’empêchera pas que cela alimente des débats clivants, comme sur la migration.« .

Pour la première fois depuis 1985, la cérémonie s’est déroulée en intérieur, les intempéries ayant contraint les organisateurs à abandonner la traditionnelle scène extérieure, comme le rapporte le New York Times.

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Côté européen, la cérémonie a réuni une série de personnalités controversées et marquantes : Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres italien, Viktor Orbán, Premier ministre hongrois, et le tandem français Éric Zemmour et Sarah Knafo, accompagnés de Marion Maréchal. Louis Aliot, maire de Perpignan, a également fait le déplacement aux Etats-Unis, accompagné d’un député européen. Pour la Belgique, ce sont le président du Vlaams Belang et Assita Kanko, députée européenne de la N-VA, qui ont pris place parmi les invités triés sur le volet.

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Déclarations choquantes et menaces diplomatiques

Un avant-goût de l’orientation future de Donald Trump qui n’a cessé d’occuper les médias, multipliant déclarations chocs et menaces diplomatiques. Entre tensions avec la Chine, remise en question des alliances traditionnelles comme l’OTAN, et posture de défiance envers ses adversaires, il ne laisse aucun doute : son retour marque le début d’une présidence tout aussi imprévisible que la première.

Par ailleurs, ces dernières semaines, la gestion de la transition du pouvoir entre Joe Biden et Donald Trump a mis en lumière une profonde fracture au sein de la démocratie américaine. Selon Pierre Vercauteren, cet épisode reflète un pays plus divisé et divisé que jamais, où les institutions démocratiques sont soumises à des tensions sans précédent.

La démocratie américaine et ses institutions ont fait preuve d’une certaine résilience dans le passé, mais la présidence Trump s’annonce comme un véritable test. Les coups vont certainement venir, notamment avec les mesures annoncées par des personnalités comme Elon Musk, qui soutiennent une vision de l’État défavorable à l’intervention publique, nous sommes vraiment à un tournant.»souligne-t-il.

Entre promesses de réformes radicales et tensions croissantes sur la scène internationale, il est certain que l’ancien président ne reculera devant rien pour imposer sa vision. Reste à savoir quelle réelle marge de manœuvre les institutions américaines lui accorderont face à des annonces déjà perçues comme radicales.

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