La mort de David Lynch, génie du cinéma indépendant et réalisateur envoûtant

La mort de David Lynch, génie du cinéma indépendant et réalisateur envoûtant
La mort de David Lynch, génie du cinéma indépendant et réalisateur envoûtant
David Lynch, le 8 mai 2007 à Paris. LÉA CRESPI / PASCO&CO

Tout d’abord, un souvenir, comme une brûlure, du tout début de Sauvage au cœur (1990), son cinquième long métrage. Le gros plan d’un match déclenche un immense brasier qui se propage sur toute la surface du cadre du CinémaScope, ouverture inoubliable à un road movie frénétique qui n’était lui-même qu’un formidable brasier. Trente-cinq ans plus tard, sur fond d’un nouvel incendie, le jeudi 16 janvier, le réalisateur du film, David Lynch, est décédé à l’âge de 78 ans. Il avait été évacué de sa maison de Laurel Canyon par les flammes qui ont ravagé Los Angeles pendant plusieurs jours. Le cinéaste souffrait d’un emphysème pulmonaire, rendu public en novembre 2024, hérité de ses longues années de tabagisme ininterrompu, une obstruction des voies respiratoires qui a fini par lui coûter cher.

La perte est immense. Dans la hiérarchie du cinéma indépendant américain moderne, il n’y a pas beaucoup de génies. John Cassavetes, Monte Hellman, David Lynch. Tous ont joué avec le feu, tous ont été brûlés. A cet égard, l’ouverture de Sauvage au cœur répond directement au plan de clôture emblématique de Hellman’s Toit noir à deux voiesdans lequel l’utopie américaine est consumée par les flammes, avec le film.

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