Tous les 13 du mois, le front commun syndical continuera de faire pression sur ce gouvernement qui tarde à venir. Et pour cause, Vooruit, Cd&V et Engagés subissent cette pression. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, est (encore) la cible numéro un. Avec des mots très durs.
Quelque 30 000 personnes dans les rues lundi et un plan d’action visant le 13 de chaque mois pour faire pression. Le Front syndical commun aiguise ses armes contre l’Arizona fédéral, ce qui tarde à venir. Et vise un homme en particulier.
Une cible, trois partis sous pression
Après une mobilisation contre la réforme des retraites annoncée, qui devrait resserrer l’étau sur les fins de carrière, la journée du 13 février devrait être consacrée aux réformes de la fonction publique qui concernent la police, les pompiers, les fonctionnaires et l’éducation. Ce rendez-vous mensuel est avant tout un moyen de maintenir la pression.
Peut-être alors que l’Arizona fera ses premiers pas, la date limite donnée par l’entraîneur Bart De Wever étant le 31 janvier… La cible première des syndicats est l’un des membres de la probable majorité de centre droit, Georges-Louis Bouchez (MR)l’homme qui continue de polariser le débat public.
Si les libéraux francophones, avec la N-VA, sont présentés comme antisociaux, les partis visés sont en effet ceux qui hésitent autour de la table des négociations : les socialistes flamands du Vooruit en tête, suivis par les socialistes chrétiens du CD&V et des Engagés.. Ceux qui sont perméables à la pression syndicale du fait de leurs liens historiques, même s’ils sont distendus dans les trois cas.
« Un danger pour notre société »
Thierry Bodson, président de la FGTB, a allumé la mèche dans une carte blanche publiée par Le soirlast Friday. Target: Georges-Louis Bouchez.
Dénonçant les « mensonges » du président libéral concernant le niveau des cotisations publiques (45,7% de la richesse et non 57%, selon Bosons, mais la réalité est entre les deux) ou les cotisations des plus riches (36,9 d’IPP et non 50%, mais tout dépend où on met le curseur), le syndicaliste a attaqué : «Quel autre président de parti démocrate dépense autant d’énergie et de salive à attaquer les contre-pouvoirs ? Quel autre dirigeant politique cherche à tout prix à limiter notre marge d’action, nos financements et nos moyens d’expression. Quel autre parti politique a pour objectif déclaré de détruire les organisations syndicales, par simple principe ?
Thierry Bodson poursuit : « Tout au long de l’histoire, les syndicats ont joué un rôle déterminant dans la concertation sociale. Cette capacité à négocier semble extrêmement agacer M. Bouchez. Toutefois, notre influence n’est ni usurpée ni illégitime. Nous vivons dans un pays où 3,5 millions de travailleurs ont librement décidé d’adhérer à un syndicat. (…) La FGTB défend un projet social de gauche, solidaire et égalitaire. Cependant, cela ne sert aucun parti politique. Nous sommes un contre-pouvoir.»
Conclusion : « Aujourd’hui, si personne – dans le champ démocratique – ne s’associe publiquement aux principales positions antisyndicales du trublion GL Bouchez, c’est peut-être parce qu’il existe, y compris à droite de l’échiquier politique, une conscience du rôle joué par les syndicats, une reconnaissance de leur expertise et de leur utilité, et un respect du contre-pouvoir en général. Dans une démocratie, tout n’est pas tout bleu ou tout rouge comme dans une campagne électorale GLB. En démocratie, il y a des nuances. Et heureusement plus d’une cinquantaine. Les allergies à la contradiction de M. Bouchez, tout comme ses emportements trumpistes, sont un danger pour notre société.“
Une action commune en cours
La FGTB n’est “au service d’aucun parti politique”, affirme Thierry Bodson, mais le lien avec le PS et l’histoire et le rapprochement avec le PTB sont documentés. Pourtant, le PS a récemment tiré la sonnette d’alarme face à un « glissement vers une droite radicale et d’extrême droite » du MR. Lors d’un bureau spécial du parti, des parallèles ont été faits : « Bouchez reproduit le modèle de Trump il y a cinq ans ». Le recrutement de trois candidats de Chez Nous a alimenté ce discours.
Les éléments du langage du contre-pouvoir sont en mouvement. Le MR commence une nouvelle fois à s’irriter face au solitaire de son leader, qui se dit rassuré par ses 30% obtenus en juin dernier. Mais les critiques ne sont-elles pas aussi orchestrées par les contre-pouvoirs ?
L’objectif du président du MR Georges-Louis Bouchez est “d’affaiblir les syndicats, diviser la société”, a ajouté Thierry Bodson en marge de la manifestation de lundi. Avant d’avertir : “On va passer la vitesse supérieure, et cela pourrait aller jusqu’à la grève générale, pour se faire entendre.»
An anti-Bouchez strike?