De
Giovanni Bianconi
L’arrestation de l’ingénieur iranien accusé de terrorisme par les États-Unis et l’emprisonnement du journaliste italien : malgré les dénégations de Téhéran, le lien entre les deux événements demeure
L’accélération qui a conduit à la libération de Cecilia Sala plus tôt que tout le monde (ou presque) ne l’avait prévu n’efface pas la matière et l’actualité de l’échange : le journaliste italien a été libéré de la prison d’Evinà Téhéran, où il est resté fermé pendant 21 jours, en échange de la garantie que l’ingénieur iranien Mohammad Abedini-Najafabani, 38 ans, arrêté à Malpensa le 16 décembre et toujours détenu en attendant d’extradition vers les États-Unis, il ne sera pas remis aux Américains.
Malgré tous les dénégations iraniennes (et celles des autorités italiennes), le lien entre les deux événements est resté jusqu’à la conclusion de l’affaire; définitif pour le journaliste qui rentre chez lui, pas encore pour Abedini.
Le sort de ce qu’on appelle «l’homme drone», accusé des États-Unis de conspiration criminelle et terrorismedépend encore formellement de la décision des juges de la Cour d’Appel de Milan, qui 15 janvier ils se réuniront pour décider de l’assigner ou non à sa résidence, en attendant l’arrivée de tous les documents nécessaires pour organiser son extradition depuis l’étranger. Et à moins qu’il y ait des rebondissements (toujours possible dans cette histoire, comme on l’a vu ces dernières heures), ce n’est qu’après cette date que l’on comprendra l’épilogue du côté des demandes iraniennes.
Si les juges lui donnent la possibilité d’effectuer sa garde à vue dans l’appartement milanais retrouvé par son avocat, nous pouvons alors également attendre la décision ultérieure concernant la livraison aux États-Unis ; si au contraire le « non » demandé par le procureur général arrivait, le ministre de la Justice pourrait intervenir immédiatement, avec son pouvoir de révoquer l’arrestation et de libérer immédiatement le prisonnier. Finvalidant ainsi le reste de la procédure.
Dans tous les cas tout devrait se passer – selon les accords qui auraient servi de toile de fond à la libération de Cecilia Sala – d’ici le 20 janvier. Une date cruciale, car ce jour marque la relève de la garde à la tête des Etats-Unis, de l’administration de Joe Biden à celle de Donald Trump. Le Premier ministre Giorgia Meloni a déjà parlé au deuxième de la mission éclair le week-end dernier, et elle le fera avec le premier entre demain et samedi, lors de sa visite à Rome. Il ne parle pas de forme mais de fond.
L’allié américainpour avoir demandé et obtenu l’arrestation d’Abedini, elle fut en effet d’abord la cause de la capture de Cecilia Sala, puis la troisième roue des négociations entre Rome et Téhéran pour sa libération. Avec la double nécessité pour le gouvernement italien de clôturer le dossier avant l’investiture de Trump et d’entretenir de bonnes relations avec Washington. Quel que soit le nom du président sortant.
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8 janvier 2025 (modifié le 8 janvier 2025 | 14h16)
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