VALENTINE CHAPUIS / AFP
Bayrou (ici en décembre 2024) justifie son tweet « controversé » sur la mort de Le Pen
POLITIQUE – Salade grecque. François Bayrou accepte son message polémique sur la mort de Jean-Marie Le Pen, publié mardi 7 janvier, quelques minutes après l’annonce du décès du fondateur du Front national (aujourd’hui RN) à 96 ans. Il avait salué le « combattant », « figure de la Ve République », et a utilisé le mot « controverses » pour évoquer le passé sulfureux du patriarche de l’extrême droite.
Une réaction qui a suscité de vives critiques, à gauche, mais pas seulement. Plusieurs élus ont en effet accusé le chef du gouvernement de réhabiliter, ou de minimiser la carrière de Jean-Marie Le Pen, un antisémite notoire, raciste ou homophobe, reconnu coupable à plusieurs reprises d’apologie des crimes de guerre, d’incitation à la haine ou de discrimination raciale. . Pour ne citer que ces raisons.
Mais pas de quoi faire changer d’avis le Premier ministre, bien au contraire. Pour répondre à ces critiques, également formulées par le CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France), François Bayrou reprend son rôle de professeur agrégé de lettres classiques. Interrogé par Libérationil invoque les racines grecques du mot « controverse. »
« Polemos : guerre »
A savoir : « Polemos : guerre. » Ainsi, poursuit le chef du gouvernement, «Dire que la controverse était l’arme favorite de Le Pen est la moindre des réalités. Si vous lisez le tweet, vous comprendrez que les confrontations sur le fond étaient nécessaires”. Certains diront que le rapport avec les critiques le concernant n’est pas si évident, puisque celles-ci ne portent pas sur le caractère belliqueux (ou non) du personnage, mais sur la qualification d’une carrière politique parsemée de scandales.
Cette explication du texte est-elle de nature à convaincre ceux qui voient derrière cette expression une formule trop élogieuse pour cette figure de l’extrême droite ? Pas sûr. Invité de Public Sénat ce mercredi 8 janvier, le député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj a une nouvelle fois dénoncé une manière « adoucir » le parcours du fondateur du Front National.
François Bayrou’s message was « époustouflant, lunaire. Jean-Marie Le Pen compte une vingtaine de condamnations pour contestation de crimes contre l’humanité et incitation à la haine raciale. Ce n’est pas un enfant de chœur.il a ajouté. Dans le même temps, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a enfoncé le clou sur RTL. ” Ce n’était pas une grande figure de la politique française. Jean-Marie Le Pen est un ennemi de la République », a fustigé le membre du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon.
En fait, certains ont eu des réactions plus sobres. Ainsi, Emmanuel Macron a signé un communiqué qui rappelle avant tout le parcours électoral, et les mandats successifs de celui que ses partisans surnommaient le « Menhirs », indiquant que son « Le rôle revient désormais au jugement de l’histoire. »
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