Entre Camille Chat et le Racing 92, l’histoire d’amour a duré douze ans. Cela se termine aujourd’hui d’une manière aussi soudaine que brutale, nous laissant tous les deux un immense sentiment de gâchis…
La rupture est brutale, soudaine. Alors on vous l’a dit ce lundi matin sur notre site, Rugbyramaque le Racing 92 et Camille Chat, au club depuis douze ans, avaient décidé de partir d’un commun accord. “Même si l’un était plus d’accord que l’autre”ironise désormais une source proche du dossier. Les faits ? Ils suggèrent maintenant que le talonneur international (29 ans et 33 sélections) est arrivé à l’entraînement le 16 décembre après avoir participé à une soirée festive et dans un état réputé impropre au rugby. Il le défend farouchement. Le club, de son côté, a jugé que c’était une farce de trop, « Camtar » (le « camion », son surnom au Racing) ayant déjà été sermonné par ses dirigeants en 2023 après avoir fait craquer le plancher orbital de son coéquipier fidjien Vinaya. Habosi, que l’on sait, n’était pas non plus irréprochable, ce soir de printemps où les Franciliens s’entraînaient à Valence (Espagne) pour préparer le sprint final de la saison de Top 14…
Il y a quinze jours et après l’histoire dont nous parlons, le manager anglais Stuart Lancaster avait apparemment estimé qu’entre lui et le numéro 1 de ses prostituées, l’histoire ne pouvait plus continuer. Dans la foulée, des négociations s’engagent entre les conseillers du joueur et le club des Hauts-de-Seine, aboutissant à ce divorce que personne n’aurait pu imaginer il y a seulement quelques semaines. Au Racing, Camille Chat faisait partie du mobilier. Il a même incarné le visage de l’entité francilienne à tel point que l’année dernière, lorsque le Racing a délocalisé plusieurs de ses matches de championnat à Auxerre, il l’a aussi fait pour combler de bonheur son enfant de l’Yonne, celui-ci ayant également été célébré comme un champion olympique par les 18 000 spectateurs de l’Abbé-Deschamps. En effet, la popularité de Camille Chat auprès du public du Racing est telle que les dirigeants franciliens connaissent le mécontentement auquel ils s’exposent en officialisant prochainement le divorce. Le talonneur a longtemps fait partie d’une association de supporters pour, dit-il un jour, « rendre la pareille du mieux possible à l’amour qu’ils me donnent. Je participe à leurs soirées, à leurs événements… Je trouve ça normal. Ces gens nous suivent toute l’année, beau temps, mauvais temps. Je ne veux pas qu’il y ait de distance entre eux et nous, comme cela peut être le cas dans le football par exemple.»
Le XV de France lui a tourné le dos
Tout un personnage, Camille Chat. Caractéristique pour les uns et tellement attachant pour les autres, il est arrivé adolescent dans les Hauts-de-Seine sans grande connaissance du rugby et de ses coutumes. “Quand j’étais petiteil nous a dit en 2021ma famille n’aimait pas vraiment le rugby. Le jour où je suis arrivé en tant que professionnel, je ne savais pas même pas qui étaient les joueurs autour de moi. C’était spécial, oui… » Le jour où Dimitri Szarzewski a rangé ses crampons en 2018, « Camtar » a chaussé Encore les bottes de sept lieues abandonnées par le « tsar » et s’imposent rapidement chez les pros jusqu’à devenir l’un des protagonistes de nos nobles week-ends Top 14. « Chaque enfantil nous l’a encore ditjIl souhaitait cependant rejoindre le GIGN. J’ai même découvert l’existence des concours grâce au conseiller d’orientation de l’université de l’époque. J’avais chaud, oui… […] En fait, j’ai beaucoup d’admiration pour ces gens. Physiquement, il faut être une machine pour rejoindre ce service et mentalement, il faut être encore plus fort. Ces gars sont des guerriers.
Franchement ? L’actualité de Camille Chat, dont les prédispositions physiques et le goût du combat font d’elle l’une des plus belles athlètes du groupe unique, fait penser à bien des égards à un immense gâchis. On n’a donc rien oublié de ce qui se disait, dans notre petit Monde, du colosse à la fin de la Coupe du monde 2019 : on écrivait alors, ici et ailleurs, que « Camtar », la doublure de Guilhem Guirado au Japon était désormais considérée par Fabien Galthié. et son staff en tant que titulaire du poste en équipe de France. A ce titre, l’intéressé nous confiait même il y a quelques années : « Je suis un compétiteur et j’ai l’ambition d’être titulaire en équipe de France. Ce serait un immense honneur, une grande fierté. […] Pendant quatre ans, je suis resté dans l’ombre de Guilhem Guirado en sélection. Mais je savais quel était mon niveau à ce moment-là, quelle était ma marge de progression : je connaissais aussi l’importance de Guilhem (Guirado) dans le groupe. Tout cela m’a donné le temps de grandir. Et c’est lors de la Coupe du Monde que j’ai vraiment senti que j’étais désormais prêt à débuter un match avec les Bleus. Ce ne fut pas le cas et très vite, Julien Marchand suivit les traces de Guirado. Aux yeux du staff des Bleus, l’explosion de Peato Mauvaka et Pierre Bourgarit a alors fini par déclasser le talonneur du Racing. Jusqu’à ce que Camille Chat disparaisse complètement des radars, son concurrent Janick Tarrit, dont il est très proche, passant même devant lui lors de la dernière tournée des Tricolores en Amérique du Sud…
Il a disputé 188 matches avec le Racing 92
Dans les prochains jours, Camille Chat – dont le contrat au Racing courait jusqu’en 2027 et qui s’entraîne actuellement avec un préparateur physique qu’il rémunère lui-même – va donc quitter l’appartement qu’il occupe en région parisienne. D’après ce que l’on sait, son profil ne laisse personne indifférent en Top 14 et le joueur a déjà été approché par plusieurs pensionnaires de la poule unique. Après tout, et même s’il est moins fort qu’avant, le talonneur international reste un bœuf en mêlée fermée, un lanceur efficace et un véritable casse-briques, lorsqu’il décide de faire retentir la charge dans son style caractéristique, avec la tête cinquante. centimètres du sol et le ballon sous le bras. Va-t-il donc terminer la saison en cours dans un autre club ? Ou attendra-t-il l’été prochain pour se lancer dans un nouveau défi ? A partir d’aujourd’hui, tout est ouvert. Mais si l’avenir de Camille Chat en Top 14 est encore flou, on est en revanche certains que le « Camtar », 188 matches disputés sous les couleurs franciliennes, n’atteindra pas les 200 unités comme il en avait toujours rêvé. Et ce n’est pas seulement la faute des autres…