Une démission imminente ?
Selon le Globe and Mail et le Toronto Star, des sources au sein du parti libéral s’attendent à ce que Justin Trudeau se retire avant une réunion nationale de son parti prévue mercredi. L’annonce pourrait être faite dans les prochaines 24 heures, ont indiqué ces sources aux deux journaux dans des articles publiés dimanche. Interrogé, le cabinet du Premier ministre a refusé de commenter cette information.
Une telle annonce interviendrait quelques mois avant les prochaines élections législatives qui doivent se tenir d’ici fin octobre. Mais on ne sait pas encore si Justin Trudeau, 53 ans, restera le chef par intérim de son parti ou s’il quittera immédiatement son poste s’il démissionne de son poste de Premier ministre. Jusqu’à présent, Justin Trudeau, qui avait annoncé son intention de se représenter, est crédité dans les sondages de plus de 20 points de retard sur son rival conservateur, Pierre Poilievre. Minoritaire au Parlement, il est fragilisé par le retrait de son allié de gauche et la grogne croissante au sein de son propre parti.
Popularité, déclarations de Trump… Des troubles en cascade
Après près d’une décennie au pouvoir, Justin Trudeau souffre aujourd’hui d’une faible popularité, étant considéré comme responsable de la forte inflation qui frappe le pays ainsi que de la crise du logement et des services publics. Son gouvernement a survécu de peu à une série de votes de censure et ses détracteurs ont appelé à sa démission.
Le chaos règne particulièrement dans la capitale Ottawa depuis la démission surprise de la vice-première ministre Chrystia Freeland, en désaccord avec Justin Trudeau sur la manière de gérer la guerre économique qui s’annonce avec les États-Unis.
Les déclarations de Donald Trump ces dernières semaines ont aggravé la crise politique canadienne et provoqué une onde de choc. Le pays cherche une solution aux menaces de Donald Trump, qui a promis d’imposer des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique dès son retour au pouvoir en janvier.
Justin Trudeau s’est rendu en Floride en novembre pour le rencontrer dans sa propriété de Mar-a-Lago afin d’éviter une guerre commerciale. Mais depuis, Donald Trump, qui prendra ses fonctions de président des États-Unis le 20 janvier, a porté des coups humiliants à Justin Trudeau sur les réseaux sociaux, le qualifiant à plusieurs reprises de « gouverneur » du Canada.
Un bilan mitigé
Dès son arrivée en 2015, le monde entier a observé avec intérêt, voire admiration, les premiers pas au pouvoir du jeune leader multilatéraliste qui proclamait que « le Canada est de retour » sur la scène internationale. Fils aîné du charismatique Pierre Elliott Trudeau, ancien Premier ministre décédé en 2000, Justin Trudeau a longtemps cherché sa voie : boxeur amateur, moniteur de snowboard, professeur d’anglais et de français…