Bonjour Monsieur l’Ambassadeur Carlo Baldocci. Vous représentez l’Italie en Arabie Saoudite depuis trois mois. Qu’est-ce qui vous a surpris dans ce pays ?
«J’ai immédiatement ressenti une grande énergie. Je dirais qu’au quotidien, on ressent le sentiment de vivre dans un pays qui veut expérimenter et construire avec beaucoup d’enthousiasme. Un pays qui change beaucoup, toujours dans le respect de sa tradition et de sa culture.
Quels sont les principaux objectifs de votre mandat ?
« Certainement pour renforcer et consolider les relations politiques et économiques entre les deux pays. L’Italie est le sixième pays exportateur vers l’Arabie, le deuxième en Europe après l’Allemagne qui est juste devant nous et nous avons une balance commerciale favorable. Un autre des objectifs est de renforcer les échanges culturels en promouvant diverses activités. Cet aspect est également facilité par le grand respect et l’admiration que les Saoudiens ont pour la tradition et l’histoire italiennes. »
En moyenne, combien d’Italiens sont présents en Arabie Saoudite au cours de l’année ?
«En moyenne, il y a environ trois mille résidents permanents, tandis que 300 à 350 personnes sont présentes avec des visas temporaires. Mais je dois dire que la tendance des flux commerciaux et touristiques est à la hausse.»
Un avantage et un défaut dans son travail qui attire de plus en plus de jeunes diplômés en droit, fascinés par l’idée d’une carrière diplomatique.
«L’aspect le plus positif est que vous servez l’État et vous pouvez le faire avec différentes fonctions et dans différents lieux au cours de la carrière que vous ferez. Disons que vous avez besoin d’une certaine flexibilité qui permet de faire face à des situations souvent inattendues. Nous devons donc toujours être prêts à changer et à nous transformer. Il est également évident que la gestion des proches et des affaires familiales est plus compliquée étant donné qu’on ne reste pas longtemps figé au même endroit. Les forces et les faiblesses s’interpénètrent, mais les forces sont certainement plus grandes. »
Sur la base des premiers contacts que vous avez eus au cours de ces presque 100 premiers jours, quel est le profil de l’homme d’affaires arabe et quelles sont les différences, le cas échéant, par rapport à l’homme d’affaires européen ?
«Je peux certainement dire que l’homme d’affaires saoudien veut avant tout bien connaître la personne en face de lui, également parce qu’il souhaite consolider une relation basée sur la confiance et le respect mutuel. Il est donc normal qu’il soit amené à veiller à ce que ces deux conditions soient solides. Chez eux, l’importance de la poignée de main et de la parole donnée est très forte, ce qui trouve ses racines dans la culture arabe. La négociation est alors réglée par des accords écrits mais la confiance ne peut manquer. En cela, ils voient de grandes affinités avec nous, les Italiens, et en fait ils ont une forte empathie à notre égard. Ils ressentent une similitude fondamentale en ce sens.
Quelles sont les relations économiques et pas seulement entre l’Arabie et l’Italie ?
« Les relations sont très bonnes. À l’heure actuelle, nous pouvons enregistrer un échange d’environ 11 milliards de dollars par an. Il existe la volonté et les conditions pour garantir que ce nombre puisse augmenter grâce également à la Vision 2030. »
Depuis quelques années, l’Arabie Saoudite a promu une série d’opérations pour s’affranchir partiellement, à moyen et long terme, de l’économie pétrolière et s’ouvrir à l’étranger. L’opération Vision 2030 attire et attirera également les intérêts internationaux à travers le sport. La Coupe du monde aura lieu en 2034. Quelle est l’utilité du sport pour rapprocher les distances entre les peuples ?
«Je répondrais qu’elle est fondamentale d’abord pour une raison : elle permet de faire rêver et de discuter dans le cadre de règles partagées qui doivent être respectées. Et l’Arabie Saoudite ne fait évidemment pas exception.»