Les activités sur une partie du chantier de construction d’une usine BYD au Brésil ont été suspendues car plus de 160 ouvriers chinois y travaillaient dans des « conditions de travail dégradantes » selon les autorités locales.
Plus de 160 ouvriers chinois ont été « secourus » parce qu’ils travaillaient « dans des conditions d’esclavage » sur le chantier de construction d’une usine du géant de voitures électriques BYD au Brésil, selon les autorités locales.
La filiale brésilienne du constructeur automobile chinois BYD Auto do Brasil a annoncé lundi soir dans un communiqué avoir « résilié le contrat avec effet immédiat » avec l’entreprise de construction chargée des travaux, Jinjiang Construction Brazil Ltda.
Le site en question est situé à Camaçari, dans l’État de Bahia (nord-est), où est actuellement en construction la plus grande usine de voitures électriques de BYD hors d’Asie, visant une capacité de production de 150 000 véhicules. par année.
« Des conditions similaires à l’esclavage »
Les activités ont été suspendues sur une partie du chantier, sur ordre du Ministère Public du Travail (MPT) de Bahia.
Depuis novembre, cet organisme a procédé à une série de contrôles auprès d’autres organismes publics qui ont permis d’identifier « 163 travailleurs qui se trouvaient dans des conditions similaires à l’esclavage au sein de l’entreprise Jinjiang, prestataire de services pour BYD ».
Un porte-parole du MPT a indiqué mardi à l’AFP que tous ces travailleurs étaient de nationalité chinoise.
Le MPT a dénoncé dans un communiqué « une situation de précarité alarmante », évoquant des « conditions de travail dégradantes » des travailleurs hébergés sur site.
« Dans l’un des logements, les ouvriers dormaient dans des lits sans matelas et ne disposaient pas d’armoires pour ranger leurs affaires personnelles, qui étaient mélangées à la nourriture », détaille le communiqué.
Le MPT fait également état « d’une situation sanitaire particulièrement critique, avec une seule toilette pour 31 travailleurs, ce qui les obligeait à se lever à 4h00 du matin pour faire la queue afin de se préparer avant d’aller travailler à 5h30 ».
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Une fois sur place, « les ouvriers ont été exposés à un rayonnement solaire intense, montrant des signes évidents de problèmes de peau ».
Soupçons de travail forcé
Le MPT a également fait état de soupçons de « travail forcé », des travailleurs venus de Chine s’étant vu « confisquer » leur passeport et leur employeur « retenant 60 % de leur salaire, dont ils recevaient les 40 % restants en monnaie chinoise ».
Une audience doit être organisée prochainement « pour que BYD et Jinjiang puissent présenter les mesures nécessaires aux conditions minimales de logement et à la régularisation des (délits) détectés ».
Travailleurs transférés dans des hôtels selon le fabricant
BYD Auto do Brasil a voulu « réaffirmer qu’elle ne tolère pas le manque de respect de la loi brésilienne et de la dignité humaine ». Le constructeur automobile a assuré avoir « transféré les 163 travailleurs vers des hôtels de la région ».
“Les ambassades et consulats chinois au Brésil sont en communication avec les autorités brésiliennes pour vérifier la situation”, a déclaré mercredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse régulière.
« Le gouvernement chinois attache une grande importance à la protection des droits légitimes des travailleurs et exige que les entreprises chinoises opèrent conformément aux lois et réglementations en vigueur », a-t-elle ajouté.