Le ton est calme, mais sans attrait. « Pas de photo. Je ne me fais ni coiffer ni maquiller. » Un demi-sourire : « A moins que vous vouliez donner une image dégradé du président ? » Quand Le mondee réunion au palais présidentiel de Tbilissi, mercredi 4 décembre, Salomé Zourabichvili, 72 ans, sort d’une énième réunion d’urgence après l’arrestation d’un opposant politique par le parti au pouvoir, Rêve géorgien. Apparence soignée, veste bleue impeccable assortie à ses yeux, la présidente géorgienne est à peine échevelée, mais elle connaît mieux que personne le pouvoir des symboles, sa fonction est essentiellement honorifique. Pas question de paraître épuisé à l’heure où son pays est confronté à l’une des crises les plus graves de son histoire, et où elle mène elle-même le combat de sa vie.
Lire plus tard
Le moment est périlleux. “Tragique”dit-elle. Car, depuis que le gouvernement a annoncé, le 28 novembre, la suspension du processus d’adhésion à l’Union européenne (UE) jusqu’en 2028, la révolte couve dans cette ancienne république soviétique du Caucase, qui compte à peine 3,7 millions d’habitants. Un an après avoir obtenu le statut de candidat à l’UE, la Géorgie voit cette opportunité historique se refermer au profit d’un rapprochement avec la Russie, dont les troupes occupent 20 % de son territoire depuis la guerre de 2008 avec Moscou.
Il vous reste 88,37% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.