La deuxième ligne droite (numéro 5) est la position la mieux rémunérée du top 14. Les qualités physiques et techniques requises en font en effet une espèce rare. et donc cher.
Faites le test autour de vous : demandez à vos amis qui suivent le rugby quel est, selon eux, le poste le plus rentable dans un effectif de Top 14 ? Dans la grande majorité des cas, les personnes interrogées répondront ouvreur, trois-quarts centre ou pilier droit. Le moment sera alors venu pour vous de briller en société et d’annoncer d’emblée que les joueurs les mieux payés de nos championnats élites occupent en fait le poste de… numéro 5 !
Rien d’illogique, vraiment. Pour ce poste dédié aux travailleurs de l’ombre qui, entre autres tâches obscures, stabilisent la mêlée derrière le numéro 3 (le fameux axe droit du pack) qui nécessite un « morphotype » bien particulier, avec des gabarits autour de 2 mètres et plus de 120 kg, le Français La « génétique » ne sait pas toujours quoi répondre. Selon la dernière campagne de mesures, vaste étude statistique de la taille moyenne des Français, qui date déjà de 2006 et qui couvre la période 2003-2004, à peine plus de 4 % des hommes mesurent plus de 1,90 m et moins un sur 10 000 personnes mesurent plus de 2,05 m. Autant dire que trouver, parmi cette infime tranche de la population, un individu qui soit lourd et puissant tout en ayant une appétence particulière pour le rugby est un véritable défi. Conclusion : les numéros 5 avec statut Jiff (joueurs issus de la formation française) sont de véritables perles rares.
Les salaires s’envolent
Face à cette pénurie, les clubs sont tentés de recruter à l’étranger tandis que le XV de France se « naturalise ». Les exemples sont nombreux : à Bordeaux, Coleman et Gray ; à Toulouse, Méafou ; à Castres, Staniforth ou Nakarawa ; à Toulon, Alainu’uese ; au Racing 92, Rowlands… tandis que Paul Willemse et Emmanuel Meafou vivent les heures de gloire du XV de France, malgré leurs origines sud-africaines et australiennes.
Très vite à ce poste, les budgets s’envolent. Un très bon connaisseur du marché estime qu’un numéro 5 dans la fleur de l’âge mais non international se négocie aujourd’hui entre 20 000 et 25 000 € mensuels en Top 14 et 10-12 000 € en Pro D2. Pour un « top player » international reconnu, le Top 14 est prêt à débourser environ 500 000 euros par an. Des distributeurs automatiques de billets !
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