L’attentat intervient huit ans après un acte similaire commis sur un marché de Noël à Berlin, alors que l’Allemagne, en pleine campagne électorale, est en alerte contre des risques d’attentats.
L’auteur présumé est un médecin saoudien de 50 ans exerçant dans la région de Saxe-Anhalt, dont Magdebourg, à 160 kilomètres de Berlin, est la capitale régionale.
Cet homme “a agi seul”, a indiqué le chef du gouvernement régional, Reiner Haseloff.
La voiture a foncé dans la foule “sur au moins 400 mètres à travers le marché de Noël”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police de Magdebourg.
L’agresseur était au volant d’un SUV noir qui a percuté les barrières de sécurité, puis zigzagé autour du marché, selon les témoignages de visiteurs du site d’information local Volksstimme.
Alors qu’il tentait de faire demi-tour, il a été stoppé par des policiers, selon la même source.
Nadine, 32 ans, était avec son ami Marco au marché lors de l’attaque. “Il a été frappé et emporté, c’était horrible, il n’a même pas crié”, a-t-elle déclaré au quotidien Bild.
Le chef de l’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier a évoqué une attaque dans un communiqué de presse. “La joie d’un Noël paisible à venir a été brutalement interrompue”, a-t-il répondu.
Selon un bilan provisoire de la municipalité, le drame a fait deux morts et 68 blessés. Parmi eux, on compte 15 personnes « grièvement blessées », les autres ayant subi des blessures de gravité qualifiée de « moyenne » ou « légère ».
Selon des journalistes de l’AFP à Magdebourg, de nombreuses ambulances et camions de pompiers sont sur place dans un va-et-vient constant de véhicules d’urgence transportant des blessés.
La classe politique est sous le choc. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que les événements actuels « présagent le pire ».
Les dirigeants d’extrême droite ont réagi rapidement, en Allemagne comme à l’étranger, où le débat est vif sur la sécurité et l’accueil des immigrés.
« Quand cette folie prendra-t-elle fin ? a écrit sur le réseau X la coprésidente de l’AfD Alice Weidel, dont le parti est crédité de la deuxième place aux élections législatives qui se tiendront le 23 février.
“La cible de l’attentat ne doit rien au hasard : l’islam radical mène une guerre contre nos traditions chrétiennes, contre nos identités, contre notre civilisation”, a réagi le président du Rassemblement national Jordan Bardella en France.
Le président français et les chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et espagnol Perdo Sanchez se sont dits « choqués » par cette attaque.
Les marchés de Noël constituent une « cible idéologiquement appropriée pour les personnes motivées par l’islamisme », avaient prévenu les services de renseignement allemands avant les fêtes.
– Précédent de Berlin –
L’Allemagne a connu en décembre 2016 une sanglante attaque au camion-bélier sur un marché de Noël, revendiquée par le groupe État islamique (EI), qui avait fait 12 morts dans le centre de Berlin et plus de 60 blessés.
Plusieurs attentats ou projets d’attentats à motivation islamiste, et impliquant des ressortissants étrangers, ont ébranlé le pays ces derniers mois.
Fin août, une attaque au couteau commise par un Syrien et revendiquée par l’EI avait fait trois morts et plusieurs blessés lors d’une fête à Solingen (ouest).
En juin, une autre attaque au couteau, attribuée à un Afghan lors d’un rassemblement anti-islam à Mannheim, avait fait un mort, un policier qui était intervenu.
Début septembre, la police allemande a abattu un jeune Autrichien connu pour ses liens avec l’islam radical alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre le consulat général d’Israël à Munich.
Le même mois, un Syrien de 27 ans soupçonné de liens avec l’islam radical a été arrêté pour avoir planifié une attaque à la machette contre des soldats allemands dans une ville bavaroise.
Depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, les autorités allemandes ont accru leur vigilance face à la menace islamiste et à la résurgence de l’antisémitisme. autant de pays dans le monde.
