Sadri Fegaier, PDG du groupe Indexia (ex SFAM) a été condamné à « maximum légal encouru ” en termes de ” pratiques commerciales trompeuses » : deux ans de prison, dont seize mois de prison, « mais sans exécution provisoire ».
L’AFP souligne que « la partie ferme ne peut être aménagée, et les huit mois de prison restants sont accompagnés d’un sursis probatoire de deux ans, durant lesquels il devra rembourser ses victimes, ainsi que le Trésor public. »
Sadri Fegaier est également condamné à une amende de 300 000 euros, ainsi qu’à une interdiction de gérer ou de diriger une société commerciale pendant cinq ans. Trois de ses biens immobiliers (dont sa résidence principale) seront également confisqués.
La sentence prononcée tenait compte du fait que Sadri Fegaier n’avait pas exprimé “pas de remise en question” dans « à aucun moment n’a manifesté une quelconque volonté d’amendement » lors du procès, a souligné le magistrat, qui a lu la décision pendant deux heures.
M. Fegaier dispose toutefois de dix jours pour faire appel », ce qui suspendrait les condamnations », tempère Le Monde. Le mandat de dépôt, « bien que requis, n’a pas été reconnu comme nécessaire par le tribunal », notes France Bleu.
Ses 6 entreprises condamnées à 5,25 millions d’euros d’amende
Ses sociétés sont également condamnées à des amendes : SFK Group, SFAM et Foriou à 1,5 million d’euros chacune, Hubside à 500 000 euros d’amende, Cyrana et Serena à 150 000 euros chacune.
L’examen des dossiers des parties civiles fera l’objet d’une audience fixée au 10 avril 2025. L’UFC-Que Choisir s’est de son côté déjà vu attribuer une indemnité de 100 000 euros. en réparation du préjudice causé à l’intérêt collectif des consommateurs incarné par l’association “, et plus de 100 000 euros de dommages et intérêts ” en raison du préjudice matériel subi par cette dernière du fait des efforts mobilisés et de son implication dans ce dossier ».
L’UFC se félicite » une première victoire significative », et le « justesse de la décision rendue » : « Après sept ans de combat acharné pour l’UFC-Que Choisir, et après plus de deux mois de délibération “, le tribunal ” souligne le caractère exceptionnel de cette affaire, tant au niveau de la durée des pratiques jugées, que du volume de victimes concernées et des montants mis en jeu ».
400 salariés licenciés, après trois précédentes condamnations
La holding de l’ex-« le plus jeune milliardaire de France », aujourd’hui âgé de 45 ans, a été mise en liquidation judiciaire en mai dernier, licenciant ses 400 salariés. Son entreprise avait déjà été condamnée pour « pratiques commerciales trompeuses » à une transaction pénale de 10 millions d’euros par la DGCCRF en 2019, puis à deux amendes de 310 000 et 525 000 euros par la CNIL au printemps 2024.
Des milliers de clients se plaignaient en effet, depuis des années, de voir les frais d’assurance liés aux ordinateurs ou téléphones portables qu’ils avaient achetés être déduits de leurs comptes bancaires, sans pouvoir faire cesser ces déductions résultant de contrats souvent signés. à leur insu ».
Un million de demandes de remboursement, 29 millions d’euros de dégâts
2 575 clients s’étaient ainsi constitués parties civiles, et « plus d’un million de demandes de remboursement ou de résiliation ont été formulées mais non prises en compte auprès des sociétés du groupe en six ans, pour 29 millions d’euros de préjudice », résume France Bleu.
Sadri Fegaier, de son côté, avait nié lors du procès, qui s’est déroulé du 23 septembre au 2 octobre 2024, avoir été tenu informé de l’existence d’un tel système frauduleux, refusant d’assumer la responsabilité des prélèvements indus. . Ses avocats avaient également plaidé l’acquittement. Des arguments balayés par le tribunal de Paris.
Le tribunal, cette fois, a condamné Sadi Fegaier pour « des pratiques commerciales trompeuses, consistant à ne pas prendre en compte, malgré des déclarations contraires, les demandes de résiliation de contrats, de 2014 à 2023, et les demandes de remboursement de sommes indûment prélevées, de 2017 à 2023 », summarizes Le Monde.
Une « stratégie commerciale » entièrement imputable à Sadri Fegaier
Ce “ stratégie commerciale » avaient parfois été déployés « avec la participation des salariés », mais parfois « à leur insu « . Elle a été complètement jugée » attribuable » à Sadri Fegaier, au motif qu’il était le manager » exclusif » et l’associé « unique » du groupe SFK, qui gérait les autres sociétés.
L’UFC précise que les juges ont également retenu son « omniprésence » et le fait que les pratiques n’avaient « pas n’aurait pu être décidé que par la Direction, sans qu’aucune mesure corrective n’ait jamais été prise depuis au moins 2016 ».
C’est pourquoi ” il est donc le seul à voir sa responsabilité pénale engagée », conclut Le Monde. Le président du tribunal a montré dans une présentation de deux heures comment cela se passe « impossible pour le dirigeant d’ignorer des pratiques commerciales trompeuses », reports Le Dauphiné Libéré.
Le leader du groupe aurait également « a sciemment permis à ce système de continuer ” pour ” conserver les fonds dans les comptes de l’entreprise le plus longtemps possible ».
Indexia aurait encore « plus de 22 millions de dettes »
Or, la juge n’a retenu mardi que 317 plaintes dans le cadre de sa condamnation, tout en constatant un « nombre très élevé de victimes « . Entre 2014 et 2018 seulement, les enquêteurs ont estimé que pas moins de 250 000 clients français avaient contacté le groupe pour résilier leur contrat, souvent en vain. Selon Le Dauphiné, Indexia aurait « plus de 22 millions de dettes de remboursement au dos ».
Notre confrère souligne que « d’autres procédures civiles, contre les compagnies d’assurances adossées à ces compagnies, sont en cours « . Faits ” abus de confiance » et « utilisation de faux » étaient donc « pour l’instant » exclus des poursuites pénales.
Sadri Fegaier, dont le magistrat a souligné « manque de désir de réparation », est pour sa part «est resté stoïque lors du prononcé de la peine », constate Le Dauphiné, avant de quitter la salle d’audience «à toute vitesse, sans dire un mot aux journalistes présents, accompagné de ses avocats », note France Bleu, qui rappelle avoir 10 jours pour faire appel.