Le collectif « Ultras de l’A64 », figure du mouvement de colère agricole, présente une liste pour les prochaines élections à la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne.
Figure médiatique de la contestation agricole, Jérôme Bayle entre sur le terrain des élections professionnelles, sans y mettre son propre nom. Les « Ultras de l’A64 » ont officiellement déposé une liste pour les prochaines élections à la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne, rapporte La Dépêche du Midi, confirmant une information de Ouest-France.
Ce collectif d’agriculteurs occitans, dont l’éleveur est la tête d’affiche, a organisé l’hiver dernier le blocage d’une partie de l’autoroute A64. Il s’agit désormais d’intervenir dans la bataille syndicale locale.
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Le leader des Ultras de l’A64 ne fera néanmoins pas partie de la vingtaine de candidats sur la liste déposée en Haute-Garonne.
«Je veux préserver ma liberté de parole et d’action pour défendre l’agriculture», a expliqué à La Dépêche du Midi Jérôme Bayle, ancien membre de la section locale de la FNSEA qu’il a quittée depuis.
Le collectif, qui s’est toujours revendiqué apolitique et non syndiqué, prône parmi ses propositions la création de nouveaux réservoirs d’eau, l’installation de panneaux solaires ou encore la création d’une filière viande entièrement locale.
Exposition médiatique
Lors des précédentes élections professionnelles de 2019, l’alliance syndicale majoritaire FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) était divisée en Haute-Garonne, contrairement à la pratique sur le reste du territoire français. Le deuxième syndicat est arrivé en tête du premier collège, celui des agriculteurs, qui représente la moitié des sièges, avec 38,68% des voix. La FNSEA arrive en deuxième position avec 34,88% des voix, devant une improbable alliance entre la Confédération paysanne et la Coordination rurale qui avait cumulé 26,44% des voix.
La liste des « Ultras de l’A64 » espère profiter de sa visibilité médiatique pour ravir la chambre d’agriculture locale. Mais le chemin ne sera pas forcément facile : la liste arrivée en tête du premier collège remporte automatiquement la moitié des sièges grâce à une prime de majorité et s’assure une avance confortable sur ses adversaires – l’alliance FNSEA-JA dirige actuellement la quasi-totalité des chambres de l’agriculture. D’autant que la très active Coordination rurale s’attaque également au fief de la FNSEA-JA, notamment dans le Sud-Ouest.
En 2019, des listes locales, en dehors des unions traditionnelles, avaient pourtant réussi à s’implanter en Moselle et en Martinique.
Jérémy Bruno Journaliste BFMTV