Quelques jours après le procès qui l’oppose au cinéaste, qu’elle accuse d’agression sexuelle alors qu’elle avait 12 ans, l’actrice revient sur le moment qui l’a fait s’emporter devant le tribunal.
C’était l’un des - forts du procès du réalisateur Christophe Ruggia, poursuivi pour agression sexuelle sur mineure par l’actrice Adèle Haenel. “Mais tais-toi !”, lui a lancé l’actrice le 10 décembre, avant de quitter provisoirement la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris. Un accès de colère qu’elle explique ce lundi 16 décembre sur France Inter.
“Ces mensonges accumulés par un homme qui a agressé sexuellement l’enfant que j’étais, qui l’a fait disparaître, qui l’a assassinée, en fait, c’est dur d’entendre ça”, déclare l’actrice de “120 battements par minute”.
L’actrice de 35 ans a tourné sous la direction du réalisateur du film Les Diableslibérée en 2002, alors qu’elle avait 12 ans et lui 36 ans. Elle l’accuse de l’avoir agressée sexuellement à plusieurs reprises au cours des deux années suivantes. Christophe Ruggia nie les accusations portées contre lui.
“Il dit des bêtises”
L’éclat de colère d’Adèle Haenel au tribunal a eu lieu lorsque le cinéaste a assuré avoir tenté de “protéger” l’actrice, qui faisait à l’époque l’objet de moqueries à l’école en raison des scènes sulfureuses du film. Il a notamment affirmé lui avoir proposé de prendre un pseudonyme.
“J’essaie de me tenir devant le tribunal”, a-t-elle déclaré ce lundi sur France Inter. “Donner, autant que possible, des éléments concrets, matériels (…) et lui dire n’importe quoi.”
« C’était une agression de trop. Lorsqu’il dit : “C’est moi qui lui ai donné son nom, ‘Adèle Haenel'”. C’est pas vrai, c’est faux, c’est un mensonge et c’est une forme de violence de plus, et ça me renvoie dans son canapé, où il me dit : ‘Sans moi, tu n’es rien, c’est moi qui t’ai créé.’ ‘ C’est la même chose que lui, c’est sa violence, son arrogance, c’est ce qui me fait flipper. Je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai essayé de le respecter. protocole mais là, c’était trop de violence.
“Tous les adultes à proximité l’ont rejeté”
« Je suis un peu une représentante de cet enfant disparu, que personne n’a protégé », confie également Adèle Haenel. “Aucun adulte n’a pris ses responsabilités (..) Nous parlons d’un adulte qui avait 36 ans, presque 40 ans, au moment des faits et qui s’est organisé pour avoir seul chez lui un enfant de 12 ans et l’exposer sexuellement. agression tous les week-ends.
«Tous les adultes à proximité l’ont rejeté», insiste-t-elle. « En disant : ‘Adèle est extrêmement mature’. Mais le procureur l’a dit : un enfant adulte de 12 ans et un adulte de 40 ans qui se fait passer pour un enfant, ça ne s’équilibre pas.»
Cinq ans de prison, dont deux ans, ont été requis contre Christophe Ruggia à l’issue du procès. La décision était réservée jusqu’au 3 février 2025.