Si le président semble dans une impasse, sa fin de règne symbolise aussi la faillite du projet qui l’a porté au pouvoir en 2017. Les promesses de surmonter les divisions, de renouveler la politique et de transformer le pays en une « nation start-up ». semblent très loin. Le macronisme survivra-t-il à Macron ?
Dimanche 7 mai 2017. Emmanuel Macron vient d’être élu président de la République et s’exprime sur le parvis du Louvre. Même si sa victoire face à Marine Le Pen était alors large, il a tenu à s’adresser aux électeurs du candidat du Front National : « Je ferai tout, au cours des cinq prochaines années, pour qu’ils n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes. » Sept ans, sept mois, et une réélection plus tard, le constat résonne comme un échec cuisant pour Emmanuel Macron : Marine Le Pen et le Rassemblement national n’ont jamais semblé dans une position aussi favorable pour prendre le pouvoir.
La défaite d’un homme ? Sans doute, mais aussi la débâcle du système de pensée éponyme, ce macronisme qui promettait de faire tomber l’ancien système politique français. Quel était son plan ? Dépasser le clivage gauche-droite pour le remplacer par l’alliance des « progressistes » contre les « conservateurs ». ” Couper les deux extrémités de l’omelette », comme le résumait trivialement Alain Juppé, en fédérant le centre gauche et le centre droit autour de valeurs communes : conviction du caractère bénéfique de la mondialisation et de la nécessité pour la France de s’y adapter, foi du charbonnier envers une construction européenne parée de toutes les vertus, promesse d’exemplarité et de moralisation de la vie politique, soutenues par l’apport de la société civile.
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