Mayotte se prépare au pire, puisque l’archipel a été placé en alerte cyclonique rouge vendredi soir en raison du passage du cyclone Chido. « C’est une période sérieuse. Mayotte n’a jamais connu une telle situation”, a déclaré le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, alors que le cyclone, à environ 300 km au nord-est de Mayotte selon le dernier bulletin de Météo-France, pourrait s’accompagner de “vents destructeurs, voire dévastateurs”. .
L’alerte rouge est entrée en vigueur à 22 heures (19 heures GMT) sur l’archipel. “Il s’agit d’un événement sans précédent, d’une violence extrême, les vents pourraient dépasser les 180 km/h”, a expliqué le préfet François-Xavier Bieuville lors d’une conférence de presse. Il a appelé les personnes hébergées dans des logements précaires, très nombreuses dans le département le plus pauvre de France, à se confiner dans l’un des 71 centres d’hébergement ouverts par les autorités dans les écoles et gymnases.
Chido est un « cyclone tropical intense », explique l’institut météorologique Météo-France, qui prévoit « de violentes rafales de vent, des pluies intenses, des vagues submersives couplées à une montée de la mer ».
Ces conditions météorologiques fortement dégradées entraînent « un risque de ruissellement et d’inondation, et de houle qui peuvent avoir des effets importants sur le littoral », a ajouté François-Xavier Bieuville, qui a exhorté les bateaux à « devoir rejoindre la terre ferme ». Toute circulation sur la voie publique est interdite depuis 22 heures locales et l’aéroport de Dzaoudzi est fermé depuis 20 heures locales (17 heures GMT).
Le ministère français de l’Intérieur a annoncé jeudi l’envoi à Mayotte de 110 professionnels de la sécurité civile originaires de l’île de la Réunion. Toutes les écoles de l’archipel sont fermées vendredi et samedi.
« J’ai fait le plein de bouteilles d’eau, de nourriture, de bougies… », raconte Fatima, habitante de Majicavo-Koropa et mère de trois enfants. “Nous avons très peur”, confie cette femme de 57 ans, encore marquée par le passage d’un cyclone lorsqu’elle était enfant aux Comores voisines, se souvenant des “vagues (qui) ont tout ravagé” et des “poteaux électriques sur les toits”. le sol » .
Mayotte, relativement épargnée par les cyclones, avait déjà été touchée par le cyclone Belna en 2019, qui n’avait toutefois pas causé de dégâts majeurs.