l’essentiel
Carlos Tormo est bricoleur. Retraité des services techniques de la mairie, il se passionne pour la création de maquettes et de sculptures métalliques. Après avoir réalisé une tour Eiffel de 7 mètres de haut, visible depuis la route des Cruscades, il reproduit l’église Saint-Félix qu’il installe dans son jardin.
L’église Saint-Félix reste, pour les Lézignanais, un repère, voire un symbole d’attachement pour ceux qui ont dû un jour s’en éloigner. Pour Carlos Tormo, c’est tout aussi important : c’est là qu’il s’est marié, là que ses enfants ont été baptisés… Alors, un jour, il a décidé de lui rendre hommage tout en s’adonnant à sa passion du bricolage fin : la sculpture en métal. « Cela faisait un moment que je voulais le reproduire en maquette : au début, je voulais le faire en pierres, mais c’était compliqué, il fallait scier les pierres avec une meuleuse… Comme il me restait quelques feuilles, j’ai décidé pour l’utiliser”confie le retraité des services techniques de la mairie. Il faut dire que l’idée lui trottait dans la tête depuis un moment : depuis 2010, précisément, lorsqu’il avait copié les plans soigneusement conservés à la mairie. Au total, quelque 130 heures de travail ont été nécessaires à cet autodidacte qui a appris sur le tas pour ériger le monument – le seul classé à Lézignan – à l’échelle 1/30 : “Non, je n’ai eu aucune formation de soudeur ou quoi que ce soitil a lâché. J’ai tout appris tout seul : en travaillant chez moi par exemple. Professionnellement, j’ai fait toute ma carrière à la mairie : j’ai été éboueur, maçon, électricien, et j’ai fini magasinier de services techniques..
Et c’est justement au sein des ateliers municipaux que son hobby est né. C’était le jour où un de ses collègues prenait sa retraite : « C’était un balayeur, j’ai donc reproduit son outil de travail, un petit chariot pouvant transporter deux sacs. J’ai aimé ça, alors j’ai continué”.
170 heures de travaux pour la Tour Eiffel
C’est également ainsi qu’il décide de reproduire la célèbre œuvre de Gustave Eiffel : la tour éponyme à l’échelle 1/40ème. Là aussi, Carlos Tormo a obtenu les plans originaux pour réaliser, après 170 heures de travail, une sculpture que l’on peut admirer depuis la route des Cruscades. Un modèle de 7 mètres de haut, tout de même, qu’il fallait transporter de l’arrière de sa maison jusqu’à l’entrée, avec beaucoup de bras musclés. Depuis sa retraite, chaque matin, l’ancien agent municipal les passe dans son atelier à raison de deux ou trois heures par jour. L’occasion de faire plaisir à son petit-fils, pour qui il a réalisé un sublime camion-citerne en métal ! Ou d’imaginer des animaux divers et variés assemblés en fonction des éléments de récupération qu’il peut exhumer : « Bien sûr, ça me prend du -, il confie. Mais je ne pêche pas, je ne chasse pas. C’est ma passion. J’en ai fait 22. J’aimerais arriver à une trentaine… Les exposer un jour ? Qui sait ? L’idée fait son chemin… Mais l’humilité revient très vite dans ses propos : « Je me considère comme un bricoleur, pas comme un artiste ».
Pourtant, l’alliance entre imagination et savoir-faire suggère le contraire…