Elisabeth Perlant, épouse de François Bayrou depuis plus de 50 ans, est une ancienne professeur de lettres. Et Elisabeth Bayrou n’a pas vraiment une bonne image du monde politique…
Le vendredi 13 n’est donc pas un jour de chance pour tout le monde. Alors que François Bayrou a été officiellement nommé Premier ministre par Emmanuel Macron ce vendredi, son épouse, Elisabeth Bayrou, ne vit peut-être pas le plus beau jour de sa vie. Celui qui était chargé de la délicate mission de former un nouveau gouvernement, après la censure de Michel Barnier, est d’une manière ou d’une autre en forme de consécration à 73 ans, lui qui a tenté à de nombreuses reprises de prendre le pouvoir en presque 30 ans de carrière. Mais pour celui qui le suit dans l’ombre depuis plus de 50 ans, et qui comptait bien y rester, la lumière se rapproche dangereusement.
Elisabeth Perlant épouse François Bayrou en 1971. C’est sur les bancs de l’université que le futur leader centriste, passé par la droite républicaine, tombe amoureux de celle que tout le monde surnommait déjà « Babeth ». « Je l’ai vue et c’est tout », assurait-il dans des propos retranscrits par le biographe Rodolphe Geisler, dans « Bayrou l’obstiné » en 2012 (Plon). « Ce dont je me souviens, c’est d’abord ses jambes, droites, de belles cravates fines. Puis son visage. Je me suis dit : cette fille, elle est pour moi », expliquait alors le candidat à la présidentielle. Il faudra moins de six mois pour passer au mariage, les jeunes étudiants de 20 ans déjà bien décidés à concilier vie de famille et ambitions professionnelles. Tous deux deviendront alors professeurs de Lettres.
Mais vite, les impératifs familiaux prennent le dessus. Le couple a donné naissance à pas moins de 6 enfants – Hélène, Marie, Dominique, Calixte, Agnès et André (ils ont désormais pas moins de 17 petits-enfants). Elisabeth Bayrou décide rapidement, dès le troisième enfant, de mettre un terme à sa carrière de professeur de lettres classiques pour se consacrer à leur éducation. Un choix assumé qui lui permettra de préserver sa précieuse liberté, mais aussi, peut-être, de ne jamais s’immiscer dans la carrière politique de son mari…
Elisabeth Bayrou « considère souvent le monde politique comme léger et manquant de profondeur »
Bien qu’animée par de profondes convictions politiques, Elisabeth Bayrou aurait aussi toujours, en privé, montré sa méfiance à l’égard du traitement des affaires publiques, ou plutôt de la manière dont elles sont traitées, notamment par les gens du monde. Depuis l’élection de son mari comme député de Pau il y a plus de 25 ans, elle refuse systématiquement d’assister aux dîners des notables. Elle a à peine accepté de faire une brève apparition au bras de son mari lors des élections. « Ma femme est profondément idéaliste. Elle considère souvent le monde politique comme léger et manquant de profondeur. Elle trouve que cela ressemble trop souvent à une cour de récréation. Mais la question politique l’intéresse », confiait François Bayrou à Gala en 2012.
Épouse discrète mais pas discrète, Elisabeth Bayrou a donc des idées bien arrêtées sur la politique, mais qu’elle préfère garder pour elle. Les discussions à ce sujet seraient néanmoins quotidiennes au sein du couple, le plus souvent par téléphone en raison des obligations parisiennes de François Bayrou. Ces appels réguliers, « quatre ou cinq fois par jour, pour ne rien dire » agacent aussi Elisabeth, très attachée à son indépendance. “J’aime qu’on me laisse un peu de marge”, a-t-elle déclaré, selon plusieurs révélations de la presse people (Ici, VSD…).
Aux paillettes de la capitale, Elisabeth Bayrou préférerait surtout la tranquillité de Pau ou la propriété familiale de Bordères, non loin de là. Un lieu où François Bayrou a souvent mis en avant son profil d’agriculteur et d’éleveur de chevaux. Mais sa femme n’apprécie pas non plus cette autre activité. « Le monde des courses est celui des milliardaires. Je préférerais que mon mari élève des moutons, comme ça je pourrais m’en occuper”, a-t-elle également déclaré, selon Rodolphe Geisler. Certainement.
Alors que François Bayrou s’apprête à entrer à Matignon, nul doute qu’Elisabeth veillera en tout cas à préserver son jardin secret et à observer la politique avec le recul nécessaire, loin de l’or de la République.