“Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement», assure lundi 9 décembre sur France Inter Boris Vallaud, président des députés socialistes, plusieurs jours après la chute du gouvernement de Michel Barnier, et alors qu’Emmanuel Macron n’a pas encore nommé de nouveau chef du gouvernement.
Boris Vallaud estime que la nomination d’un Premier ministre de gauche constituerait « l’un des points de sortie d’une crise institutionnelle politique majeure« . Il plaide donc pour un «premier ministre de gauche [capable de faire] des compromis“et établir”de nouvelles façons de travailler« .
Le chef des députés socialistes évoque également plusieurs lignes rouges “non négociable» du PS, comme l’abandon d’une nouvelle loi sur l’immigration, souhaité par le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. “Nous en avons voté 29 en quarante ans et le dernier a été très mauvais, ce fut une immense débâcle politique et morale pour ceux qui ont voté pour.», ajoute-t-il.
Boris Vallaud soutient que si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre qui n’est pas de gauche, alors «il n’y aura pas de participation [socialiste] au gouvernement« . Pour ce faire, les socialistes sont donc prêts à «négocier dur« . Il interpelle les parlementaires qui ont aussi «bénéficié du front républicain“lors des élections législatives anticipées, se demander s’ils préfèrent «Des négociations exigeantes et difficiles avec la gauche ou maintenues dans la dépendance du Rassemblement national»« .
Le député PS des Landes précise que son parti n’est pas « ni chercher une coalition, ni construire un programme commun avec le bloc central »« . Il répond ainsi aux menaces proférées par Jean-Luc Mélenchon le week-end dernier dans la presse espagnole et italienne. Le patriarche de La France insoumise a en effet assuré que si les socialistes faisaient alliance avec le bloc central alors le «Le Nouveau Front Populaire continuera sans eux« . Boris Vallaud soutient que les socialistes «ne trahissez pas ce pour quoi ils ont été élus“, mais préfère “des progrès, même modestes, en direction de la gauche, ainsi que des revers importants en direction de l’extrême droite« . “Ce n’est pas la fin du Nouveau Front Populaire, je ne change pas d’alliance», rétorque-t-il.
Par ailleurs, le bureau parlementaire du député PS a été muré et couvert par des agriculteurs dimanche soir à Saint-Sever (Landes), rapporte France Bleu Gascogne. A l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA, des agriculteurs ont organisé une opération de bâchage sur plusieurs ronds-points du département. Certains s’en sont également pris à la permanence du député socialiste, seul député landais à avoir voté la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier la semaine dernière.
Ils ont ainsi érigé un mur en blocs de béton devant son emplacement permanent. Des bâches ont été posées, avec plusieurs messages : «Par ambition, tu tues nos fermes“, “Tu es aussi bancal que ce mur», peut-on lire sur ces bâches, où ont été inscrites les mentions de la JA et de la FDSEA des Landes.