Au cœur de l’excellent match joué par Agen face à Oyonnax, trois hommes se sont mis en évidence. Julien Lebian (23 ans), Tomasi Fineanganofo (21 ans) et Valentin Gayraud (22 ans) ont été étincelants. Tous sont issus de la formation lot-et-garonnaise.
On dit que les voyages forment la jeunesse. Ces trois-là n’avaient pas besoin de parcourir le pays pour montrer aux Oyonnaxiens où ils mettaient les pieds. Débordant d’activité, le troisième ligne agenais était celui des espoirs il y a quelques mois.
Il y a d’abord Julien Lebian qui s’est fait remarquer par sa justesse en touche et ses interventions ô combien précieuses dans les couloirs, lui permettant à chaque fois d’amener le danger dans le camp adverse. Le jeune flanker doit en outre assumer le rôle de capitaine. Pas facile à porter à seulement 23 ans. Mais l’intéressé ne déçoit jamais.
Ensuite, il y a Tomasi Fineanganofo. Un jeune Tongien qui effectuait seulement sa deuxième titularisation de la saison. Généralement aligné comme numéro 8 chez les jeunes, il est décalé sur l’aile du troisième ligne par Sébastien Calvet. Contre Oyonnax, sa densité physique (il mesure 1,85 m et 115 kg, NDLR) a été mise en avant. Gagnant à chaque fois ses duels, il n’était pas loin d’offrir un bel essai en fin de première période à Dorian Bellot. En fin de contrat, il devrait rapidement être sécurisé par le SU Agen.
Enfin il y a le scène local, Valentin Gayraud. Celui qui a prolongé avec son club formateur jusqu’en 2028 a tout le monde d’accord depuis le début de l’exercice. Lui aussi a changé de poste puisqu’il est désormais aligné en troisième ligne bien qu’il soit flanc d’entraînement. Face aux hommes de l’Ain, le Cassipontin a encore une fois montré son talent cette rencontre. Et ce, dans tous les secteurs du jeu.
La méthode Calvet
Les trois hommes n’ont pas forcément surpris leur manager, qui leur a fait confiance : « Nous sommes en train de mettre en place un projet et nous voulons frapper fort auprès de nos jeunes. Ils étaient encore là ce vendredi soir. Tomasi commence à apparaître, c’est bien. Mais il ne faut pas oublier les vétérans qui les encadrent ni les recrues qui prouvent qu’on a bien fait de miser sur eux.» Le manager, reconnu pour sa capacité à nourrir de grands talents, est déterminé à donner les clés de l’équipe agenaise, même dans les rencontres sous haute tension.
Le carton rouge du numéro huit adverse en début de match, Veresa Ramotabua, a forcément facilité les choses. Mais les trois espoirs faisaient face à des joueurs expérimentés comme Loïc Godener, Kevin Lebreton et Antoine Miquel, qui évoluait en Top 14 au printemps dernier. Ils n’ont jamais baissé la garde et ont grandement répondu au défi physique. Pour tenter de remonter au classement, le SU Agen peut indéniablement compter sur sa troisième ligne avec une moyenne d’âge de 22 ans.