Des membres des délégations brésilienne et argentine participent au sommet du Mercosur à Montevideo
L’Union européenne et le Mercosur, le marché unique sud-américain, devaient finaliser vendredi leur accord de libre-échange dont la ratification au sein de l’UE est loin d’être assurée, notamment en raison de l’opposition de la France qui juge le texte « inacceptable ».
Après plus de deux décennies de négociations, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et les dirigeants du Mercosur – qui comprend l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay – devaient annoncer un accord à 12h30 GMT à Montevideo, la capitale uruguayenne.
Cet accord intervient dans un contexte délicat pour la France, l’un de ses principaux détracteurs, en quête d’un nouveau gouvernement après la censure de l’équipe de Michel Barnier mercredi.
Les députés français ont voté à une large majorité contre le texte le mois dernier et le président Emmanuel Macron a déclaré au président de la Commission que le projet d’accord était « inacceptable en l’état ».
Les agriculteurs européens sont largement opposés au texte, qui, selon eux, entraînera des importations bon marché de produits sud-américains, notamment de bœuf, qui ne répondent pas aux normes européennes en matière de sécurité alimentaire et de protection de l’environnement. environnement.
Des sources diplomatiques françaises ont déclaré que la Commission européenne prenait un risque important alors que le soutien des États membres est loin d’être assuré.
L’Italie a déclaré jeudi que la signature ne pourrait avoir lieu que si des garanties et des compensations étaient obtenues, et la Pologne a déclaré la semaine dernière qu’elle s’opposait au texte dans sa forme actuelle.
Pour être efficace, l’accord commercial devra être approuvé par 15 des 27 États membres de l’UE, représentant 65 % de la population du bloc, et par le Parlement européen à la majorité simple.
(Reportage de Philip Blenkinsop, version française de Diana Mandiá)