Emmanuel Macron s’est exprimé hier/jeudi soir à la télévision pour tirer les leçons de la censure du gouvernement Barnier. Il a annoncé qu’il nommerait un nouveau Premier ministre dans les prochains jours et a confirmé qu’il achèverait son mandat malgré les appels à la démission de l’opposition de gauche.
Emmanuel Macron reste-t-il, comme il l’a toujours dit, le maître des horloges ? Sous la Ve République, les choses sont très claires. Le président, élu au suffrage universel depuis 1965, est la clé de voûte des institutions.
Même si au quotidien c’est le Premier ministre qui, comme le dit la Constitution, détermine et conduit la politique de la nation, c’est le Président qui est le véritable patron.
Dans son discours d’hier/jeudi soir, il l’a fait sentir, fustigeant ce qu’il appelle un front antirépublicain, qui a réuni le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national pour renverser Michel Barnier.
Dans son discours de dix minutes, il a imputé la crise politique aux parlementaires, concédant un seul regret, celui que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale en juin n’ait pas été comprise.
Le maître de l’horlogerie n’a pas cédé aux pressions pour nommer immédiatement un nouveau Premier ministre. Il a promis de le faire dans les prochains jours, sans plus. Il consultera aujourd’hui les dirigeants de plusieurs partis, en l’occurrence les formations du camp macroniste, les Républicains dont est issu Michel Barnier, et, c’est la nouveauté, les Socialistes.
Le président entend nommer un Premier ministre, qui disposerait d’une majorité qui irait de la droite modérée au PS, excluant l’extrême droite et l’extrême gauche. C’est la fameuse théorie de l’omelette dont les deux extrémités sont coupées. Cette majorité arithmétique serait incensable.
Pour l’instant, les socialistes sont effectivement parvenus à une sorte de compromis avec le camp présidentiel, mais à condition que le Premier ministre soit choisi à gauche, ce qui est plus qu’improbable.
En effet, Emmanuel Macron veut briser la coalition du nouveau Front populaire et séparer les socialistes des écologistes, des communistes et surtout des insoumis qui réclament sa démission. C’est pourquoi le nom de François Bayrou, le chef du parti centriste, revient régulièrement pour succéder à Michel Barnier. Il a un profil belge qui pourrait rapprocher les socialistes des héritiers des partis démocrates, chrétiens et libéraux.
En attendant, pour rassurer les Français, le président a annoncé le vote mi-décembre d’une loi spéciale qui permettrait d’augmenter les impôts et de faire fonctionner le pays, en attendant que le nouveau gouvernement propose un nouveau budget. Et maintenant, place à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un week-end de cérémonies qui marqueront la résurrection de l’édifice. Un vrai miracle. Mais vous savez, Emmanuel Macron croit aux miracles.
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