Éducation sexuelle : l’éternel clivage ?

Décryptage Dix ans après la polémique « ABCD de l’égalité », le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle suscite déjà l’indignation des réactions de toutes confessions. Et pourrait bien relancer la guerre scolaire.

Oser ou ne pas oser ? Il y a quelques jours, telle était encore la question… avant le 49.3. Le 12 décembre, le ministère de l’Éducation nationale est censé présenter le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), qui doit s’appliquer à la rentrée prochaine, de la première à la terminale. Un projet lancé il y a deux ans par le ministre Pap Ndiaye, pour rendre effective les trois heures d’éducation sexuelle prévues par la loi depuis 2001 – dont, aujourd’hui, ne bénéficient que 15 % des élèves.

Compte tenu des bouleversements survenus dans la société française ces dix dernières années, on pourrait presque s’étonner que cette initiative ne soit pas venue plus tôt : d’une part, les notions de consentement, de violences sexuelles, d’assignation de genre (l’attribution d’un rôle ou d’une fonction stéréotypée) selon le sexe de la personne) commencent à s’imposer dans la conversation publique ; puis, à travers le drame, la question du harcèlement devient…