un juge enquête sur des accusations de complicité visant le réseau social

L’influenceuse dénonce le cyberharcèlement mené par le rappeur Booba à son encontre et la responsabilité de Twitter, rebaptisé X à l’été 2023, dans cette campagne de diffamation qui a déclenché des menaces de mort.

Le réseau social X est-il complice du cyberharcèlement de Magali Berdah ? C’est ce qu’estime l’influenceur, patron de l’agence Shauna Events, qui a porté plainte en novembre 2023 pour complicité de harcèlement moral aggravé. Cette plainte, déposée avec constitution de partie civile, a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire en juillet, a appris franceinfo auprès du parquet de Paris mercredi 4 décembre. Cela signifie qu’un juge d’instruction enquête sur les faits, qui remontent à jusqu’au printemps 2022, lorsque la femme d’affaires a dénoncé une campagne de cyberharcèlement à son encontre, déclenchée par le rappeur Booba.

« Nous prenons acte de cette ouverture d’information qui permettra à la justice d’évaluer le rôle de la plateforme X dans le cyberharcèlement subi par Magali Berdah, et de se prononcer sur la responsabilité pénale des plateformes »ont réagi les trois avocats de l’influenceur. Magali Berdah avait déjà porté plainte en avril 2023 contre Twitter, rebaptisé X trois mois plus tard. Cependant, l’enquête ouverte avait été close, « au motif qu’aucune infraction n’était suffisamment grave », a confirmé mercredi à franceinfo le parquet de Paris. En novembre 2023, la femme d’affaires a de nouveau porté plainte contre le réseau social, cette fois avec constitution de partie civile, et obtenu le renvoi devant un juge d’instruction, a ajouté le parquet.

Selon nos informations, dans la plainte déposée en novembre 2023, le réseau social est accusé d’avoir « continué intentionnellement à fournir » ses “services” à Booba, qui a utilisé son compte Twitter « publier des messages dénigrants et haineux, et inciter » au cyberharcèlement de Magali Berdah. Twitter, désormais X, est accusé d’avoir refusé de suspendre le compte du rappeur, alors même que le réseau social était « parfaitement informé » et quoi “plusieurs rapports” avait été “adressé” aux responsables de l’entreprise. L’influenceur estime que le réseau social a permis à Booba « commettre le délit de harcèlement aggravé » et il se rend donc « complice de ces faits ».

Dans cette affaire, Magali Berdah a déposé une première plainte pour dénoncer un cyberharcèlement le 25 mai 2022, point de départ de l’ouverture de plusieurs procédures. Booba, dde son vrai nom Elie Yaffa, est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire depuis octobre 2023 pour harcèlement moral aggravé. Le rappeur n’a pas encore été jugé. En revanche, il y a neuf mois, le tribunal correctionnel de Paris a condamné 28 personnes, principalement pour cyberharcèlement aggravé, estimant que les faits « découlent des publications du rappeur dont les prévenus avaient pleinement connaissance ».