l’essentiel
Dans « Leurs enfants après eux », Sayyid El Alami donne la réplique à Paul Kircher et Gilles Lellouche. L’acteur né à Colomiers voit son talent mis en valeur dans l’adaptation du Prix Goncourt 2018 signée Nicolas Mathieu par les frères Boukherma. Sur les écrans ce mercredi 4 décembre.
« J’aurais adoré reprendre des études de philosophie rien que pour le plaisir d’étudier », confie Sayyid El Alami, un jeune homme d’à peine 25 ans, les pieds bien ancrés sur terre. Né à Colomiers dans une famille nombreuse, parti à Perpignan puis revenu à Ramonville, ce gamin qui ne vivait que par et pour le football ne s’est pas rendu compte de sa passion mais, insidieusement installé dans un coin de la tête à force de regarder des séries (“Game of Thrones », « Breaking Bad », « Prison Break », « Orphan Black »), a pris le relais « pour aller au bout de quelque chose ».
Le « truc » en question s’appelle le métier d’acteur : « L’idée est née vers l’âge de 11-12 ans et en regardant des making of, des gens travaillant et riant ensemble, avec un objectif commun et dans une ambiance ludique, j’ai eu envie de s’impliquer. C’était aussi l’occasion de découvrir plein d’horizons, de rôles différents, des personnes qui viennent d’univers différents. »
Deux castings débarquaient à Paris où il fallait monter dans le train, « à iDzen à l’époque, sans connaître Paris, pour 400 balles et deux courts métrages étudiants ». Puis « le grand truc » arrive ! Un rôle dans la série « Messie » de Michael Petroni : « Et là, je me retrouve de « rien » à une série américaine dans laquelle j’interprète le rôle de Jibril Medina, un réfugié palestinien qui croise la route d’un inconnu que certains prennent pour le nouveau Messie !
Patience et philosophie
Tout sourire, Sayyid confie sa méthode : “Le harcèlement du directeur de casting français qui m’avait rejeté pour le rôle sans m’avoir vu et à qui j’expliquais que je me tuais pour apprendre l’anglais, l’arabe et que je voulais juste passer le fonderie! J’ai ensuite harcelé les directeurs de casting américains et anglais dont Lucinda Sysen qui travaille avec le réalisateur Guy Ritchie » (le « Sherlock Holmes » avec Robert Downey Jr., entre autres). « Avec cette série, j’ai pris 1 000 ans d’expérience ! Il y avait deux plateaux en même -, deux réalisateurs, on passait de l’un à l’autre, tout pouvait changer d’une minute à l’autre.»
Malgré ce début étonnant, les propositions ne pullulent pas. Vient ensuite la mini-série « Oussekine » d’Antoine Chevrollier, qui revient sur les événements de 1986 et la mort de Malik Oussekine en marge des manifestations étudiantes. Mais le métier demande de la patience et de la philosophie : “Ces attentes m’ont permis de savoir ce que je voulais, ce qui m’intéresse dans ce métier, de construire patiemment le parcours et de trouver ma voie.”
Les films à venir, « Leurs enfants après eux » des frères Boukherma ce mercredi puis « La Pampa » d’Antoine Chevrollier avec Artus (le 5 février au cinéma) augurent d’un bel avenir pour ce jeune homme qui n’a pas oublié Toulouse. « C’est une des plus belles villes de France, il ne manque que la mer ! En fait, cela me tient à cœur car mes rêves de cinéma sont nés ici. C’est ici que j’ai imaginé ma vie future… »