Un appel à une grève d’une heure dans la journée du jeudi 28 novembre a été lancé par les syndicats du groupe de presse et d’édition, propriétaire de « la Croix », inquiets de la nomination d’Alban du Rostu, auparavant proche de l’identité catholique. le milliardaire Pierre-Edouard Stérin.
Les syndicats de Bayard, propriétaire du journal la Croixa appelé ce mercredi 27 novembre à faire grève d’une heure le jeudi 28 novembre, sur fond de craintes de voir “l’extrême droite” entrez dans ce groupe de presse et d’édition catholique. Les syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ) contestent d’une part le fait que Bayard figure parmi les repreneurs de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) Paris, aux côtés de milliardaires comme Bernard Arnault, Rodolphe Saadé ou l’ultraconservateur Vincent Bolloré. En revanche, ils s’opposent à l’embauche d’Alban du Rostu au nouveau poste de directeur de la stratégie et du développement du groupe. Ce dernier est un ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur Pierre-Edouard Stérin, qui n’a pas réussi cette année à racheter l’hebdomadaire. Marianne.
Après une assemblée générale mardi 26 novembre, les syndicats ont donc appelé à la grève de 14h à 15h jeudi. « D’autres formes de mobilisation vous seront ensuite proposées pour le jeudi 5 décembre. » ils ajoutent dans un dépliant interne. “Nous ne voulons pas d’extrême droite chez Bayard” C’est “un refus viscéral”, a déclaré une Source syndicale à l’AFP, soulignant “le voyage” d’Alban du Rostu. Jusqu’à sa démission, effective en juillet, ce dernier dirigeait le Fonds du bien commun, une organisation philanthropique financée par Pierre-Edouard Stérin. Parallèlement à ses entreprises, le milliardaire a lancé un projet politique appelé Périclès, qui vise à rapprocher les forces de droite et d’extrême droite.
« Procès d’intention »
Après la révélation de son arrivée chez Bayard par Libération et Humanitél’hypothèse selon laquelle Alban du Rostu aurait participé au projet Périclès inquiète ses adversaires. “Je ne fais pas partie de ce projet” a-t-il toutefois déclaré à l’AFP, déplorant “une caricature” et un « procès d’intention ». Alban du Rostu a également assuré qu’il n’aurait pas « aucun rôle éditorial ou de direction dans les journaux » du groupe. Selon lui, son rôle sera d’œuvrer à la diversification de Bayard, en créant « de nouveaux pôles d’activité dans les secteurs les plus dynamiques » comme la presse, frappée par une crise économique. “Je me reconnais totalement” Dans « L’ADN de Bayard » marqué par une sensibilité sociale catholique, insiste-t-il.
Contacté par l’AFP, le nouveau président du directoire du groupe, François Morinière, a assuré “comprendre” les préoccupations des employés et ne pas être “dans une logique d’affrontement”. Sur le dossier ESJ, il a affirmé que son groupe avait été sollicité par d’autres investisseurs pour exercer “un devoir de vigilance”, avec une participation très réduite au capital. « Si ce qui est fait n’est pas conforme à notre état d’esprit ou à nos valeurs, nous quitterons cette aventure. » he assured. Concerning Alban du Rostu« nous avons cherché un cadre capable de nous aider à pousser les évolutions au sein de Bayard, dont la situation économique est compliquée », il a expliqué. Recruté pour “ses compétences”, Alban du Rostu « a nié tout lien avec le projet Périclès et donc nous lui faisons confiance », added François Morinière.
Bayard est détenu par la congrégation religieuse catholique des Augustins de l’Assomption. En plus de la Croixil possède l’hebdomadaire le pèlerin, le mensuel Notre temps et des titres de presse jeunesse comme Pomme d’Api, Astrapi, Okapi ou j’aime lire (sous la marque Bayard Jeunesse), ainsi que Luge, Passer par là ou 1jour1actualité (sous la marque Milan, sa filiale).