Trois heures d’une sévère mise en examen du procureur Hervé Tetier concluent deux semaines difficiles d’audience pour Bernard Squarcini, 68 ans, ancien patron du renseignement intérieur français (2008-2012) reconverti dans le privé et jugé avec neuf autres prévenus depuis très longtemps à Paris série d’infractions concernant notamment les affaires corses.
Le magistrat a requis quatre ans de prison “qui peut être assorti d’une peine avec sursis”300 000 euros d’amende, confiscation de 460 000 euros de placements déjà saisis lors de l’enquête, cinq ans d’interdiction du service public et de toute activité liée au renseignement, à la surveillance, à l’intelligence économique et au conseil aux entreprises.
L’exécution provisoire du jugement (c’est-à-dire son exécution immédiate même en cas d’appel) était également requise pour les interdictions professionnelles. La défense doit plaider ce vendredi, après quoi le jugement sera réservé au début de l’année prochaine. Bernard
Squarcini ne reconnaît qu’une partie des infractions et se justifie par la finalité de ses opérations, qui auraient été à ses yeux d’utilité publique ou justifiées par des menaces bien réelles. Le parquet a notamment retenu comme “très grave” une affaire où Squarcini a informé un ami proche de l’affaire du meurtre de l’avocat corse Antoine Sollacaro en 2012.
Il souhaite également voir l’ancien patron du renseignement condamné pour avoir mis illégalement sur écoute, en 2011, un autre policier qui enquêtait à l’époque sur le cercle de jeux parisien Wagram, aux mains du gang corse Brise de mer, où se trouvait un proche de Squarcini. employé. Le procureur accuse également le prévenu d’avoir demandé et obtenu d’un officier de la police des renseignements, Christian Orsatelli, 66 ans, de multiples consultations illégales de dossiers confidentiels.
Déjà condamné en 2014
«Bernard Squarcini a visiblement commis des actes d’une particulière gravité, puisqu’il a communiqué des éléments d’information d’un dossier d’assassinat à une femme dont le mari était en garde à vue, ce qui pose problème. Il a également utilisé les moyens de l’État à des fins particulières.fit remarquer le procureur.
Il a souligné que les faits s’étendaient sur une longue période, de 2008 à 2016 et que Squarcini était un récidiviste, puisqu’il avait déjà été condamné en 2014 pour avoir demandé illégalement des factures de téléphone détaillées à un journaliste. Le magistrat a également insisté sur la gravité de la surveillance illicite de l’association Fakir et de son leader François Ruffin (aujourd’hui membre du Nouveau Front populaire) entre 2013 et 2016, réalisée par Squarcini pour le compte du groupe de luxe LVMH et facturée 2,2 millions d’euros. euros.
Le parquet a également requis la condamnation des neuf autres prévenus, ex-policiers, consultants et du magistrat Laurent Marcadier, 55 ans, à des peines de prison avec sursis, à des amendes et à des interdictions d’exercice. En particulier, un an de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de travailler dans le renseignement privé et deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de travailler à l’encontre de l’ancien policier Charles Pellegrini ont été requis contre Christian Orsatelli, 86 ans. vieux. Plus tôt, l’un des avocats des parties civiles, Me William Bourdon, avait déposé un plaidoyer sous la forme d’un réquisitoire beaucoup plus sévère contre Squarcini, qualifié de “mafia”.