C’est une affaire qui n’a pas manqué de faire parler. Depuis mercredi après-midi, l’école Colint de Chalon-sur-Saône est au cœur de l’attention médiatique : une poudre noire contenue dans une lettre suspecte, adressée au lycée privé, était un temps soupçonnée de contenir la peste. Finalement, après analyses au laboratoire de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, les tests se sont révélés négatifs à la peste. Stéphane Sarr, directeur général de l’École Colint, a été le premier à avoir eu contact avec la lettre. « Il venait de Bratislava, en Slovaquie. Ce n’était pas une lettre attendue et c’était la première fois que nous en recevions une de ce pays », explique-t-il. Les soupçons naissent rapidement. « J’ai trouvé l’emballage un peu suspect. Finalement, je l’ai ouvert avec des ciseaux, en faisant attention. À l’intérieur se trouvait une deuxième enveloppe, marquée Joyeux Noël en russe. Là, je n’étais pas du tout rassuré», raconte Stéphane Sarr.
«On nous a mis en combinaison»
Le directeur prend alors la décision de laisser le courrier. Finalement, le lendemain, « le personnel et les étudiants m’ont convaincu qu’il fallait l’ouvrir. Et là, on trouve un sac sous vide noir, très bizarre, avec des asticots je trouve.» La police a été rapidement contactée. « Ils ont envoyé une équipe de la brigade anticriminalité. Et puis tout s’est passé. » Les pompiers interviennent, avec une équipe spécialisée dans les risques technologiques. « Nous avons subi des tests qui ont révélé une suspicion de peste. Nous avons été mis en combinaison puis isolés dans mon bureau. » Six personnes, dont des membres du personnel, des étudiants et deux policiers, se retrouvent confinées.
Décontaminé à l’hôpital et confiné
« Le sous-préfet est venu nous voir. Ensuite nous avons été transférés à l’hôpital de Chalon. Nous avons passé un sas de décontamination, où nos vêtements ont été retirés, nous avons pris une douche, avant d’être tous accueillis dans une chambre. Tout au long de l’intervention, les pompiers, la police, les médecins, ils ont tous essayé de nous rassurer. Ils étaient au sommet. » Un médecin sera chargé d’interroger chaque personne impliquée. « Ensuite, ils nous ont laissé rentrer chez nous et nous ont dit de rester confinés jusqu’à ce qu’on nous appelle. La nuit fut courte. » Finalement, au petit matin, Stéphane Sarr reçoit le coup de téléphone libérateur. « On m’a dit que les analyses étaient négatives. C’était un soulagement ! »
« Aujourd’hui, tout va bien ! »
L’affaire survient alors que l’école “est en pleine campagne commerciale et que nous avons notre journée portes ouvertes le samedi, de 10h à 17h. Nous avons envoyé plus de 500 emails aux contacts de l’événement”. C’est pourquoi aujourd’hui, Stéphane Sarr veut rassurer. « Les parents nous envoyaient des messages pour savoir comment nous allions. Aujourd’hui, tout va bien, l’école est sécurisée, les portes restent ouvertes. » Le directeur de l’établissement ne comprend pas pourquoi son école a reçu cette lettre. « Nous n’avions aucune menace, aucun étudiant ni aucun lien avec l’Europe de l’Est. » Une plainte a été déposée auprès du parquet de Chalon, qui mène l’enquête.