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– L’application stricte de la formule de revalorisation des rentes de base aurait entraîné une hausse de 2,2 % au 1er janvier 2025.
Il y aura bien une augmentation des pensions de base pour tous les retraités à partir du 1er janvier 2025. Mais cette augmentation décevra beaucoup puisqu’elle sera limitée à 0,8% pour la plupart des retraités et atteindra un maximum 1,6% tout au long de l’année pour ceux qui perçoivent moins de 1 500 euros brut par mois. Ce mercredi 27 novembre, députés et sénateurs, réunis en commission mixte paritaire (CMP), sont en effet parvenus à un compromis sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Un texte qui, dans son article 23, prévoyait initialement un report du 1er janvier au 1er juillet 2025 de la hausse des retraites de base. UN « gel » des retraites d’une durée de six mois, démis le 12 novembre par le ministre du Budget et des Comptes publics. Laurent Saint-Martin a alors affirmé que toutes les pensions seraient réévaluées le 1er janvier, “jusqu’à 0,9%, soit la moitié de l’inflation”avec un rattrapage au 1er juillet pour les retraites inférieures au Smic.
Pour établir cette revalorisation de 0,9%, le gouvernement a pris comme référence l’inflation annuelle moyenne hors tabac entre janvier et décembre 2024, estimée à 1,8%. Un premier écart par rapport à la formule de calcul qui aurait dû prendre en compte la hausse des prix constatée entre novembre 2023 et octobre 2024, ce qui aurait alors entraîné une inflation de 2,2% et une réévaluation de moitié, soit 1,1%. Enfin, l’amendement retenu dans le CMP prévoit un revalorisation de 0,8% au 1er janvier. Puis, au 1er juillet 2025, les retraités dont le total des pensions (de base et supplémentaire) n’excède pas 1 500 euros bruts bénéficieront « une revalorisation supplémentaire permettant une revalorisation globale de 1,6% pour 2025 »précise le texte. Une nouvelle revalorisation de 0,8% leur sera donc accordée, accompagnée d’un rattrapage correspondant aux six premiers mois de l’année.
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Ainsi, même si l’on s’attendait à ce que les retraités qui reçoivent moins que le salaire minimum (1.801,80 euros par mois) profitent pleinement de la revalorisation indexée sur l’inflation, seuls ceux qui perçoivent un total mensuel de 1.500 euros brut seront éligibles à cette majoration. Une hausse de 1,6%, « de l’ordre du niveau de l’inflation sur la période précédant juillet 2025 »selon l’amendement, bien inférieur à celui de 2,2% qui aurait été retenu en temps normal. A noter que cette hausse de 1,6% sera dégressive pour les retraités percevant un peu plus que le plafond de 1.500 euros. Jusqu’à 1 505 euros brut, la majoration sera de 1,4%, puis de 1,2% jusqu’à 1 508 euros de pension et enfin de 1% jusqu’à 1 513 euros brut.
Le perte de revenus sera donc plus ou moins élevé pour les retraités. Alors qu’avec une pension de base de 900 euros, l’augmentation mensuelle sera de 14,4 euros, la « perte » sera de 0,6% (2,2%-1,6%), soit 5,4 euros par mois. Avec une pension totale de 2.800 euros net, dont 1.400 euros de pension de base, la hausse sera limitée à 11,2 euros, et la perte mensuelle atteindra 1,4% (2,2%-0,8%), soit 19,6 euros.
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