Le spectre d’un effondrement du gouvernement Barnier fait frissonner les marchés

Le spectre d’un effondrement du gouvernement Barnier fait frissonner les marchés
Le spectre d’un effondrement du gouvernement Barnier fait frissonner les marchés
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Le Premier ministre Michel Barnier à l’Elysée le 27 novembre 2024. STÉPHANE MAHÉ / REUTERS

Si le gouvernement tombe, « il y aura probablement une tempête assez sérieuse » sur les marchés financiers. La prophétie de Michel Barnier du mardi 26 novembre sur TF1 se réalise-t-elle déjà – peut-être en partie parce que le Premier ministre l’a fait ? Quoi qu’il en soit, le spectre d’une sans gouvernement ni budget commence à donner de sérieux frissons aux investisseurs.

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La preuve en est la soudaine tension sur les marchés financiers, mercredi 27 novembre. A l’approche d’une éventuelle motion de censure de la gauche, qui serait soutenue par le Rassemblement National (RN) pour faire tomber Avec le gouvernement Barnier, dans les prochaines semaines, les banques exigeront dès maintenant des taux d’intérêt plus élevés pour prêter de l’argent à la France, perçue comme un pays moins sûr qu’auparavant. Mercredi, la hausse des taux a fait chuter les actions des grandes banques en Bourse et le CAC 40 a chuté de 1,4% en séance, soit une baisse plus forte que celle de tous les autres indices boursiers européens.

“Les marchés sont très inquiets”, a déclaré Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo BHF. « La restauration des finances publiques nécessite une action à long terme. Michel Barnier est déjà en probation et la France pourrait terminer l’année sans adopter de budget pour l’année suivante. Nous risquons d’entrer en territoire inconnu, sans carte ni plan. Les marchés accordent un prix de plus en plus élevé à ce risque.»

“Pas de répit à court terme”

Cette « prime de risque » se reflète mieux dans la différence entre les taux exigés de la France et ceux facturés à l’Allemagne. Alors que les banques prêtent à l’Allemagne à un taux d’intérêt d’environ 2,16% par an sur 10 ans, elles exigeaient mercredi midi 3,04% à la France. Cela représente une différence de 0,88 point. Dans la matinée, le « spread », comme on dit, a même culminé à 0,90. Il s’agit de la plus large propagation depuis une douzaine d’années.

L’écart de taux entre la France et l’Allemagne n’était que de 0,20 en janvier 2021 au moment de la crise du Covid-19. Mais au fil des années, l’écart n’a cessé de se creuser, les investisseurs constatant que l’Allemagne a rapidement retrouvé son sérieux budgétaire légendaire – quitte à entrer en récession –. tandis que la France a maintenu sa position du « quoi qu’il en coûte » et a laissé glisser son déficit. Avec la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin et la possibilité d’une arrivée au pouvoir de la gauche ou de l’extrême droite, l’écart s’est considérablement creusé, passant de 0,40 à 0,75 en l’espace de quelques jours. Aujourd’hui, la menace d’une chute du gouvernement et de son budget l’a fait monter d’un cran.

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