Par
Nicolas Giorgi
Publié le
26 novembre 2024 à 18h32
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Michelin, Valeo, Dumarey Powerglide… Dans le secteur automobile, annonces de plans sociaux volent en escadrilles depuis plusieurs mois. « C’est toute cette industrie qui est sur la sellette », résume une Source syndicale.
Dans l’Oise, les salariés de loin, qui fournit des pièces automobiles pour Renault, Opel ou l’usine Stellantis de Poissy (Yvelines), ne fait pas exception. Sa direction a annoncé le 20 novembre sa volonté de supprimer 110 postes a Mérudans le sud-ouest de l’Oise, lors d’un Comité social et économique (CSE) extraordinaire. Du jamais vu ici depuis 20 ans.
Entre 150 et 200 salariés autour ont exprimé leur mécontentement lors de la pause déjeuner devant Créa, le centre de recherche et développement de ce site, ce mardi 26 novembre 2024.
20% des effectifs menacés, des délocalisations vers l’Espagne ou la Turquie redoutées
110 postes, cela représente 20% des effectifs du « TechCenter »où travaillent de nombreux techniciens. «C’est d’autant plus inquiétant que cela fait déjà plusieurs mois que nous signalons que le climat psychologique de l’entreprise est mauvais», prévient Claire Ménard, déléguée de l’UNSA, à l’initiative de ce rassemblement.
Une phase de négociation vient d’ouvrir dans un climat social tendu à ce sujet Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Cette décision pourrait être définitivement entérinée le 4 décembre et prendre effet dès Février 2025 sur le site méruvien du septième fournisseur mondial de technologies automobiles.
La peur d’un effet domino
« La machine est lancée et à mon avis elle ne fait que commencer », craint ce salarié présent cet après-midi devant le parking de l’entreprise.
Un sentiment partagé par Zouhair El Yaakoubi, délégué syndical CFDT, selon qui « un climat toxique » s’installe dans l’entreprise depuis plusieurs mois.
Ils risquent de poursuivre sur leur lancée et de continuer à baisser massivement. On ne peut pas accepter la raison économique qu’ils invoquent pour justifier ce projet à partir du moment où le groupe réalise des bénéfices. Ils ont quand même généré 24,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier.
Selon lui, ce projet cache en réalité une délocalisation discrète vers l’Espagne. “Ils souhaitent délocaliser une partie des activités vers leur centre de recherche de Valence, en Espagne, où les coûts de main d’œuvre sont moins chers”, affirme-t-il.
C’est pour cette raison qu’une majorité de salariés se déclare aujourd’hui prête à « se battre jusqu’au bout » pour sauver le plus d’emplois possible.
Créer « un rapport de force » avec la direction
Certains syndicats ont depuis appelé à de nouvelles actions.
« Il va falloir organiser d’autres actions, plus fortes, comme une grève téléphonique par exemple. Il faut continuer à faire pression sur eux », a poursuivi José Peintre, délégué syndical CGT, auprès des salariés présents. « Mais si vous n’êtes pas derrière cela, nous n’obtiendrons rien », a-t-il rappelé.
«Beaucoup de gens aujourd’hui sont épuisés ou au bord de l’épuisement à Forvia», prévient-il, tandis que les élus de Méru, foulard tricolore autour de la taille, se joignaient au cortège.
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