La politique est un si petit monde. Ce lundi 25 novembre, Laurent Saint-Martin se retrouve dans l’hémicycle du Sénat face à Claude Raynal. L’un, le ministre macroniste des Comptes publics, doit défendre un budget assez austère. L’autre, le président socialiste de la commission des finances, n’a pas, depuis des semaines, tenu des propos assez durs à l’encontre des gouvernements successifs qui « prendre aux pauvres pour aider les riches ».
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Tout les sépare ? En public, chacun fait l’éloge de l’autre et n’hésite pas à critiquer ses positions. “Nous n’avons pas beaucoup d’affinités politiques”note Claude Raynal. Dans le privé, le sénateur n’est autre que l’oncle du ministre, le frère de sa mère. Dire qu’ils combattaient dans le même camp il y a vingt ans…
L’histoire de Laurent Saint-Martin et de son oncle raconte une partie de la vie politique française. Si Claude Raynal est resté socialiste, son neveu s’est tourné vers Emmanuel Macron dès son accession à l’Elysée en 2017, acceptant sa dérive toujours plus à droite sans l’embrasser totalement.
Au sein d’un gouvernement dirigé par Michel Barnier, membre du parti Les Républicains, et marqué par les flèches du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, contre l’immigration et l’État de droit, le « Monsieur. “Budget” reste l’un des derniers à s’affirmer à gauche. « La deuxième gauche, social-démocrate, social-libérale, oui, je prétends toujours en faire partie »il dit Mondedans un bureau de l’Assemblée nationale réservé aux ministres en visite. Un positionnement atypique qui lui vaut l’approbation à gauche comme à droite, mais ne garantit en rien le vote de ses textes au Parlement.
“Il est impeccable”
Devant les sénateurs comme devant les députés auparavant, Laurent Saint-Martin apparaît comme un vaillant soldat envoyé au feu sur le terrain le plus miné du moment, celui du budget. Sa mission : reprendre le contrôle d’un déficit croissant. Ce qui nécessite, en premier lieu, de faire adopter une loi de finances pour 2025. Un défi, au vu des obstacles accumulés. Michel Barnier et Laurent Saint-Martin n’ont eu que deux semaines pour laisser leur empreinte sur le projet laissé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et l’ancien ministre des Finances Bruno Le Maire. Ils ont livré leur exemplaire avec dix jours de retard par rapport au délai légal.
En session surtout, Laurent Saint-Martin se débat depuis des semaines avec l’absence de majorité parmi les députés et avec les divisions au sein des troupes censées soutenir le Premier ministre. A l’Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire (NFP) a réussi à transformer le budget Barnier de A à Z pour en faire un texte « compatible NFP », soutenu par la gauche, critiqué par la droite, et finalement rejeté par une majorité d’électeurs. les élus. Au Sénat, où débute la discussion, l’ambiance semble moins hostile. Mais au sein de la commission mixte, rien ne garantit qu’un compromis sera trouvé. Et que le ministre ne tombera pas avec l’ensemble du gouvernement dans une motion de censure.
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