Cinq ans après l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), qui a fait deux morts, le procès pour homicide involontaire s’est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Toulouse.
Le 18 novembre 2019, un camion de plus de 50 tonnes emprunte le pont enjambant le Tarn conçu pour supporter une charge maximale de 19 tonnes. Deux personnes ont été tuées dans l’accident : le conducteur du camion et une jeune fille de 15 ans qui se trouvait à bord d’une voiture qui a été jetée dans la rivière lors de son effondrement.
«Laissons la justice définir la(les) responsabilité(s)»
« Comment, de nos jours, peut-on mourir en traversant un pont pour aller à l’école ?a déclaré la mère de l’adolescent décédé au tribunal. “J’attends beaucoup de ce procès, que la justice définisse la(les) responsabilité(s)”a-t-elle ajouté. Le jour du drame, elle et sa fille occupaient le véhicule tombé dans le Tarn, mais elle a pu être secourue.
Le conducteur décédé du camion dirigeait la société de forage Puits Julien, entreprise située à quelques centaines de mètres du pont qui est poursuivie dans ce dossier. Une information judiciaire avait été ouverte pour homicide et blessures involontaires, ainsi que pour « les infractions aggravées par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
« Un camion avec une charge de 58 tonnes »
La structure, une structure métallique datant de 1931, avait été inspectée deux ans auparavant puis avait fait l’objet d’une visite d’inspection en décembre 2018, moins d’un an avant l’accident. L’hypothèse d’un manquement aux procédures de surveillance a été écartée le jour même de l’accident par le Conseil départemental. Cela a été confirmé mardi à l’audience par l’expert chargé de rendre ses conclusions.
Le pont n’était pas “absolument pas capable de supporter un camion d’une charge de 58 tonnes”» a déclaré l’expert devant le tribunal correctionnel. Suite à l’effondrement du viaduc de Gênes (Italie) en août 2018, un rapport sénatorial a pointé en juin 2019 l’état préoccupant de la situation.“au moins 25 000 ponts” trafic routier en France, juste avant l’accident de Mirepoix-sur-Tarn.
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