Vingt ans de prison ont été requis contre Dominique Pelicot, principal accusé dans le procès pour viol de Mazan (Vaucluse), lundi 25 novembre 2024. C’est la peine maximale pour les faits qui lui sont reprochés.
“C’est à la fois beaucoup et trop peu”
« C’est beaucoup parce que vingt ans d’une vie, vingt ans d’un homme, ce n’est pas rien. Mais c’est à la fois beaucoup et trop peu : trop peu compte tenu de la gravité des actes commis, qui se sont répétés. »a estimé la représentante du ministère public, Laure Chabaud, lors de sa mise en examen. Cette peine requise était attendue puisque Dominique Pelicot, 71 ans, n’a jamais caché sa responsabilité.
« On ne peut plus dire en 2024 “Comme elle n’a rien dit, elle a accepté”ça vient d’un autre âge »a également insisté l’avocat général, évoquant le consentement “implicite” que certains accusés de viol de Gisèle Pelicot invoquent pour leurs actes.
Le début de trois jours de mise en examen
En effet, de lourdes peines, jusqu’à dix ans de prison, ont également été requises par le parquet contre les premiers coaccusés, au premier jour de la mise en examen prévue sur trois jours, y compris pour les rares à ne pas être poursuivis pour viol aggravé. .
Ils ont fait preuve de sévérité, notamment à l’encontre de Joseph C., 69 ans, poursuivi pour « agression sexuelle en réunion dans la nuit du 9 au 10 juin 2020 »contre lequel Jean-François Mayet, le procureur général, a requis quatre ans de prison. Il est cependant le seul des 50 coaccusés à ne pas être poursuivi pour viol ou tentative de viol aggravé, faute d’érection ce jour-là.
De nombreuses peines de 10 ans de prison
Après une dizaine de minutes de présentation de son cas, sa collègue Laure Chabaud a enchaîné en réclamant 10 ans de prison contre Didier S., 68 ans, alias « Sam », estimant ” impossible “ qu’il “n’a pas réalisé l’état d’inconscience de la victime”.
Puis le magistrat a requis la même peine pour plusieurs autres coaccusés, deux jugés pour tentative de viol aggravé, Hugues M., 39 ans, “un homme à la sexualité sans limites”et Saifeddine G., 36 ans, les autres pour viol aggravé. Dix ans ont été requis contre Patrick A., 60 ans, initialement venu à Mazan pour une relation homosexuelle avec son mari. Et 10 ans également contre Jacques C., 73 ans : “Si la pénétration n’a pas eu lieu, c’est qu’il n’y a pas eu d’érection”a prévenu Laure Chabaud.
Pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, Dominique Pelicot, aujourd’hui âgé de 71 ans, avait frappé sa femme avec des anxiolytiques pour la violer et la livrer au domicile conjugal de Mazan à des dizaines d’hommes recrutés sur Internet, via le site coco. .fr, désormais interdit.
Une cinquantaine d’entre eux, aujourd’hui âgés de 26 à 74 ans, ont été identifiés et sont donc jugés. Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre.
Ce procès “va marquer un avant et un après” dit Michel Barnier
Les kits de détection des dépôts de produits chimiques seront remboursés par l’Assurance Maladie “dans plusieurs départements”à titre expérimental et selon un calendrier encore à définir, a annoncé lundi le Premier ministre Michel Barnier, en plein procès pour viol de Mazan.
Cette affaire à résonance internationale « marquera un avant et un après »a déclaré le Premier ministre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.