Les 5 moments clés du 4e titre de Max Verstappen

Bahreïn (1/24e de finale – 2 mars)

Avec une domination quasi totale en 2023 (19 victoires en 22 courses), Max Verstappen a débuté la saison 2024 escorté par l’étiquette d’ultra favori. Le contenu des tests de pré-saison organisés à Bahreïn n’a fait que confirmer la tendance que nous craignions tous pour le spectacle, avec un Néerlandais déjà au-dessus de la mêlée et qui n’a même pas essayé de le cacher. Légèrement challengé en qualifications lors du premier Grand Prix de Sakhir, Max allait enfin reprendre ses bonnes vieilles habitudes. Il a pris la tête à l’extinction des feux, a conservé son avantage au virage 1 et est allé loin. Très loin.

A la fin du premier tour, il avait 1,2 seconde d’avance sur le deuxième, 8 secondes au 10ème tour et plus de 30 lorsqu’il a effectué le premier de ses deux arrêts. Il n’a jamais perdu la tête de la course, franchissant la ligne en vainqueur, 22”4 devant son équipier Pérez chargé d’assurer le doublé. Au soir de Bahreïn, le sentiment qui régnait dans le paddock était le suivant : la marche solitaire de Max Verstappen était inévitable dans une nouvelle saison à venir sans suspense. Un sentiment qui serait validé sur les cinq premiers tours. Au soir de la 5ème course en Chine, il avait déjà 34 points d’avance sur Charles Leclerc, et même 52 sur Lando Norris, tout en étant contraint à l’abandon à Melbourne en raison d’un problème mécanique…

Miami (Manches 6/24 – 5 jamais)

Après cinq GP marqués par une domination sans merci, la course organisée en Floride aurait pu prendre des allures de tournant de la saison. Grâce à une amélioration agressive apportée à la voiture de Lando Norris, McLaren s’est immédiatement positionnée comme l’une des meilleures voitures du peloton. Aidé par un timing parfait à la sortie de la voiture de sécurité, l’Anglais est allé chercher sa première victoire. Mais à l’opportunisme s’est ajoutée une performance époustouflante, puisque le natif de Bristol a signé un ultime relais bien plus rapide que celui de Max Verstappen. De quoi envisager une lutte pour le titre plus intense que prévu, malgré l’avance déjà notable du Néerlandais en tête du championnat…

© Antonin Vincent / DPPI

Autriche (Chaîne 11/24 – 30 juin)

Malgré le réveil de McLaren à Miami, Max Verstappen est resté souverain lors des quatre Grands Prix suivants, avec trois victoires et une 6e place tout en manquant de son faste à Monaco (6e). En Autriche pourtant, sur les terres de son employeur et devant un mur d’oranjes survoltés, Lando Norris allait se compliquer royalement la vie, grâce à son rythme de course ultra-rapide. Ces deux-là nous ont offert à Spielberg le week-end le plus tendu de la saison, avec beaucoup de bagarres et même un peu de métal froissé. Le sprint a d’abord joué son rôle d’apéritif avec une montée en pression progressive. Lando Norris a fait le show en T3 en réussissant un freinage brillamment pour dépasser son rival, qui lui a répondu au virage suivant en profitant d’une opération de porte ouverte.

Le lendemain, alourdi par un arrêt au stand trop long, Max Verstappen décide de tendre les coudes pour ne pas laisser passer son ami qui l’attaque irrémédiablement depuis neuf tours. Entre passages de vitesses intempestifs et freinages tardifs, ces deux-là ont offert un thriller plein de rebondissements. Jusqu’à une fin de film douloureuse marquée par des contacts entre les deux hommes, dont Verstappen a été reconnu coupable. De quoi lancer véritablement les hostilités entre Néerlandais et Anglais. “J’ai proposé un combat juste, respectueux et limite, mais ce n’est pas ce que j’ai obtenu en retour”, a dénoncé Lando. (…) Je n’ai rien à dire, c’est à lui de dire quelque chose, a-t-il rétorqué en zone mixte, lorsqu’on lui a demandé s’il allait discuter de l’incident avec Max. Je n’ai rien fait de mal, c’est lui qui est fautif. C’est lui qui devrait réagir, pas moi. » Les deux hommes finissent par aplanir la situation, mais s’affronteront à nouveau en piste plus tard, à Austin et à Mexico.

© Ton Roelofs / DPPI

Azerbaïdjan (Tours 17/24 – 15 septembre)

Alors qu’il courait derrière une victoire depuis l’Espagne (7 courses), et qu’il restait dans une finale très difficile à Monza, où le manque de performance lui a valu une déprimante 6e place, Max Verstappen n’est pas arrivé très confiant à Bakou. En plus du manque de rythme de sa voiture, il y avait des difficultés à la gérer en raison d’un mauvais réglage de sa voiture. Pour la première fois de la saison, il a été battu en qualifications par son équipier Sergio Pérez, qui l’aurait également battu en course s’il n’avait pas été pris dans une chute avec Carlos Sainz dans les derniers tours. Même si Red Bull a apporté un plancher modifié à Bakou pour remédier aux problèmes d’équilibre d’une RB20 oscillant entre sous-virage et survirage, le compte n’en était toujours pas là. Heureusement pour lui, le Néerlandais a profité de l’élimination en Q1 de Lando Norris pour limiter la casse au championnat (Norris 4e, Max 5e). Après la lutte contre Monza, Red Bull a reconnu un changement dans la réalité. « Nous ne sommes plus dans la position du chassé, mais celle du chasseur. Ça change la dynamique ! » est allé jusqu’à dire Horner, qui restait malgré tout en tête des deux championnats. Si Bakou figure dans les moments clés de la saison du Néerlandais, c’est parce qu’il représente à lui seul tous ces moments où le fils de Jos a superbement limité les dégâts à chaque fois que sa voiture n’était pas là. TOI. A ce moment-là pourtant, ses chances de titre semblaient de plus en plus limitées, avec 59 points d’avance mais face à un Lando Norris qui avait le vent dans le dos.

© Florent Gooden / DPPI

Brésil (Tours 21/24 – 3 novembre)

Il est difficile de classer 62 victoires par ordre d’importance. Le Grand Prix du Brésil 2024 restera cependant sans doute l’une des plus belles courses jamais réalisées par le Néerlandais, si ce n’est la plus belle. Car le Batave a eu beaucoup d’éléments contraires à gérer : une McLaren plus rapide, une pénalité de cinq places pour changement de moteur, et une élimination en Q2, après avoir été piégé par un drapeau rouge. Le lendemain, la pluie allait constituer un nouveau défi et un facteur déterminant dans sa remontée depuis la 17e place sur la grille. Irrésistible durant les dix premiers tours, il effectuait une superbe remontée, et profitait d’un drapeau rouge dans le meilleur des cas pour obtenir un arrêt gratuit et se retrouver sur le podium. Il finit par remporter la course devant les deux Alpine, et reprend 17 précieux points à Lando Norris un jour où il pensait en perdre… A Sao Paulo, Max posait une main et quatre doigts sur le trophée, en même temps alors qu’il enterrait les espoirs de titre de Lando Norris. Conclure à Las Vegas n’était alors qu’une formalité.

© Antonin Vincent / DPPI

 
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