L’auteur, âgé de 75 ans, a disparu samedi 16 novembre. Selon des médias dépendants du gouvernement algérien, il a été arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alger, sans qu’aucune explication ne soit donnée.
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 75 ans, a été arrêté samedi 16 novembre à l’aéroport d’Alger, en provenance de France, selon Algérie Presse Service, l’agence de presse qui dépend du ministère algérien de l’Information, a confirmé vendredi 22 novembre. arrive après plusieurs jours d’inquiétude.
• Arrêté à Alger
Vendredi, l’agence de presse dépendant du ministère algérien de l’Information, Algérie Presse Service, a publié un article dans lequel elle rapporte que Boualem Sansal a été arrêté à l’aéroport d’Alger samedi 16 novembre, soit il y a presque une semaine. plus tôt.
« L’arrestation de Boualem Sansal, pseudo-intellectuel vénéré par l’extrême droite française, a réveillé l’indignation des professionnels », écrit l’agence sur son site Internet.
On sait peu de choses sur cette arrestation, si ce n’est que l’auteur venait d’arriver de France. Les raisons de son arrestation ne sont pas connues.
• Des proches « sans nouvelles » de lui depuis des jours
La confirmation de son arrestation par l’agence de presse dépendant du gouvernement algérien confirme ce que craignaient ses proches depuis plusieurs jours et qui disaient n’avoir « aucune nouvelle » de lui depuis son arrivée à Alger.
Plusieurs médias français rapportaient depuis jeudi que Boualem Sansal avait été arrêté en Algérie, sans que cela soit confirmé auparavant.
Son arrestation intervient au moment où les relations diplomatiques sont actuellement particulièrement tendues entre la France et l’Algérie, depuis que Paris a déclaré en juillet dernier soutenir le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, un territoire très disputé.
• Un écrivain aux positions controversées
Alors qu’aucune raison n’a été officiellement avancée pour son arrestation, le quotidien Le Monde laisse entendre que les déclarations de l’écrivain, naturalisé français en 2024, ont pu irriter les autorités algériennes. Dans les colonnes du média Frontières, réputé d’extrême droite, Boualem Sansal avait en effet repris la position marocaine selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie. Il s’agirait pourtant d’une « ligne rouge » pour Alger, selon Le Monde.
Par ailleurs, l’écrivain, qui se revendique athée, prend régulièrement position contre l’islamisme, mettant en garde la France et plus largement l’Europe sur le sujet. Ces déclarations lui valent à la fois les éloges de diverses personnalités de droite et d’extrême droite et les critiques de la gauche et en Algérie. Boualem Salam se défend contre toute islamophobie.
« Ce que je n’ai cessé de dénoncer, c’est l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques et sociales », déclarait-il à l’Agence France Presse en 2017.
Engagé, il a participé à Alger en 2019 aux manifestations qui ont conduit à la démission du président Abdelaziz Bouteflika. Il a également été critiqué en Algérie pour s’être rendu en Israël en 2014 pour recevoir un prix littéraire.
• Sa maison d’édition demande sa “libération immédiate”
Gallimard, la maison d’édition de Boualem Sansal, a demandé vendredi sa “libération immédiate”, confiant par la même occasion sa “profonde inquiétude” pour leur auteur, après l’annonce de son arrestation.
Plusieurs auteurs algériens ont également réagi. Le prix Goncourt 2024 Kamel Daoud a dénoncé le fait que son « frère » est « derrière les barreaux, comme toute l’Algérie », tandis que Yasmina Khadra a dénoncé, auprès de l’AFP, une arrestation qui l’« insupporte ».
La veille, jeudi, Emmanuel Macron s’était dit “très préoccupé” par la disparition du Franco-Algérien, même si son arrestation n’avait pas encore été confirmée. “Le président de la République exprime son attachement indéfectible à la liberté d’un grand écrivain et intellectuel”, a fait valoir l’Élysée.