BERLIN
Le gouvernement allemand pro-israélien a fait face à des pressions croissantes jeudi pour mettre fin à son soutien à l’administration du Premier ministre Benjamin Netanyahu, suite à la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre un mandat d’arrêt contre le dirigeant israélien.
“Ce mandat d’arrêt est également une gifle pour le chancelier Olaf Scholz et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock”, a déclaré Sahra Wagenknecht, une éminente politicienne de gauche, sur les réseaux sociaux.
Elle a exhorté le gouvernement à imposer immédiatement un embargo sur les armes à Israël.
« Que faut-il d’autre pour que le gouvernement fédéral mette fin à son soutien aux crimes de guerre du gouvernement Netanyahu à Gaza ? Embargo sur les armes contre Israël, maintenant ! » a demandé le leader du parti de gauche BSW.
Le gouvernement allemand est un fervent partisan d’Israël, Scholz soulignant à plusieurs reprises la responsabilité particulière de l’Allemagne dans la sécurité d’Israël en raison du passé nazi du pays.
Berlin a repris ses ventes d’armes à Israël en octobre, malgré les inquiétudes internationales concernant une campagne militaire génocidaire dans la bande de Gaza.
La députée du Parti de gauche, Nicole Gohlke, a exhorté le gouvernement à prendre des mesures immédiates.
« Les mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant sont des signes importants que les crimes de guerre israéliens auront également des conséquences. J’espère que le gouvernement allemand cessera enfin de soutenir de manière fatale les crimes de guerre du gouvernement israélien », a-t-elle déclaré.
Même au sein de la coalition au pouvoir, des voix dissidentes ont émergé.
Isabel Cademartori, députée du Parti social-démocrate (SPD), au pouvoir, a fait écho aux appels à l’arrêt des exportations d’armes vers Israël.
« Le gouvernement allemand doit cesser immédiatement de fournir des armes au criminel de guerre présumé Netanyahu, recherché en vertu d’un mandat d’arrêt international », a-t-elle écrit sur X.
L’Allemagne n’a pas encore répondu officiellement à la décision de la CPI ni aux demandes d’embargo sur les armes.
Cette décision sans précédent de la CPI a intensifié le débat en Allemagne sur la politique d’exportation d’armes du pays et sa position sur le conflit israélo-palestinien, mettant potentiellement à rude épreuve les relations diplomatiques entre Berlin et Tel Aviv.
Le tribunal de La Haye a annoncé jeudi dans un geste historique qu’il avait émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et l’ancien chef de la défense Yoav Gallant après les avoir accusés d’avoir commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre à Gaza.
Gallant a été licencié plus tôt ce mois-ci en tant que haut responsable de la défense d’Israël lors de l’assaut de 13 mois à Gaza, sur lequel se concentre le mandat de la CPI.
Ces mandats d’arrêt surviennent alors que l’offensive génocidaire israélienne à Gaza est récemment entrée dans sa deuxième année, ayant déjà tué 44 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et blessé plus de 103 000 autres.
L’attaque israélienne a déplacé la quasi-totalité de la population du territoire dans un contexte de blocus continu et délibéré qui a conduit à de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments, poussant la population au bord de la famine.
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