Une colonie de fourmis électriques découverte dans le Var : faut-il s’inquiéter ?

La piqûre d’une fourmi électrique ou petite fourmi de feu est particulièrement piquante et peut être dangereuse pour certains êtres vivants

Tristan Bergen 21/11/2024 18h00 6 minutes

Une épidémie de fourmis électriques a été détectée pour la deuxième fois en deux ans dans le département du Var, une découverte qui inquiète les scientifiques car cette espèce pourrait s’avérer être dangereux pour la biodiversité.

Deux colonies retrouvées en deux ans dans le Var

Cette espèce de fourmis, surnommée la « fourmi électrique » en raison de sensation de décharge provoquée par sa piqûre a été détecté pour la première fois en métropolitaine il y a deux ans près de Toulon dans le Var. Ces derniers jours, c’est cette fois près de La Croix-Valmer, à une trentaine de kilomètres plus à l’est queune nouvelle colonie a été trouvé.

Un habitant de Croix-Valmer a alerté les autorités en novembre 2024 après avoir repéré des morsures sur ses enfants. Ils se sont en effet plaints de piqûres de fourmis particulièrement douloureux et piquantressemblant à des décharges électriques, caractéristique de cette espèce.

La fourmi électrique (Wasmannia auropunctata) est cependant très petite, ne dépassant pas 1,5 millimètres. De couleur jaune orangé ou brun doré, celui-ci est un espèces nuisibles provenant deAmérique du Sud décrit comme agressif. En effet, les morsures sont fréquentes lorsqu’on s’approche un peu trop d’une colonie, car celle-ci défend farouchement son territoire.

Jusqu’en 2022, date de sa première découverte sur le sol français, cette espèce n’avait pas été observée une seule fois sur le continent européendans la région de Malaga, au sud de l’Espagne. Cependant, cette fourmi nuisible et envahissante semble se répand de plus en plus sur notre continent.

Une espèce dangereuse, notamment pour la biodiversité

Cette espèce de fourmi est, depuis l’année 2022, inscrit sur la liste des espèces préoccupantes pour l’Union européenne. En effet, selon les chercheurs, celle-ci se situe dans le top 2 des espèces de fourmis envahissantes les plus problématiques au monde. La fourmi électrique peut en effet s’avérer bénéfique, d’une part pour l’Homme mais aussi et surtout pour la biodiversité.

Sa piqûre, très douloureuse, s’apparente à une piqûre d’ortie, en plus fort et beaucoup plus longtemps car la sensation de douleur et/ou d’inconfort peut persister jusqu’à 3 heures. Imaginez donc des dizaines de morsures successives lors d’une rencontre malheureuse avec une colonie. Enfin, la piqûre de la fourmi électrique peut aussi provoquer choc anaphylactique pour les personnes allergiques.

Il est également important de prendre en compte que la piqûre de cette fourmi provoque parfois la cécité chez nos animaux de compagnie lorsqu’ils sont piqués au niveau des yeux. Ainsi, lorsque ces fourmis sont présentes, les activités extérieures peuvent vite devenir très limitées, voire impossibles, tant cette espèce est agressive.

Mais c’est pour la biodiversité que cette espèce est la plus dangereuse. En effet, sa présence s’accompagne systématiquement d’une réduction de la biodiversité des insectes et invertébrés dans un secteur donné. Olivier Blight, spécialiste des fourmis à l’université d’Avignon, a par exemple pu citer dans une interview l’exemple de la Nouvelle-Calédonie où, « lorsqu’on se promène dans une forêt envahie par la fourmi électrique […] on n’entend plus les insectes, on n’entend plus beaucoup d’oiseaux”, ceux-ci ayant ont quitté la zone car ils ont été dérangés voire simplement éliminés par cette espèce.

Selon les scientifiques, cette espèce aurait pu s’implanter en France et en Europe grâce au commerce des plantes ornementales et s’étend chaque année sur de plus grandes superficiesce qui représente donc un réel danger pour la biodiversité française et européenne. Si vous pensez avoir repéré une colonie de fourmis électriques, il est donc important de signalez-le aux autoritésafin qu’il puisse être éliminé le plus rapidement possible, ce qui pourrait contribuer à limiter/ralentir sa propagation dans davantage de régions.

Sources : Futura-Sciences/Sud-Ouest/Var.gouv/France 3 PACA

 
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