Adolescente, Camille Razat souhaitait devenir reporter de guerre et photographe. Aujourd’hui, elle a moins l’occasion de rencontrer des accros de l’information que des journalistes de salon, comme dans le palace parisien accueillant la journée promotionnelle des Prodigieuses de Frédéric et Valentin Potier. Avec Mélanie Robert, sa meilleure amie dans la vie, elles incarnent les sœurs Pleynet, ici rebaptisées Vallois, jumelles virtuoses qui ont développé une technique pianistique unique après avoir été atteintes d’une maladie génétique orpheline. Habillée mais décontractée, la pétillante blonde enlève ses chaussures au début de l’entretien.
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Son naturel contraste avec le reste ; Dans ses temps libres, elle rappe ou joue même à des jeux vidéo, confie-t-elle. On est loin de la galeriste et fille de propriétaires en Champagne d’Emilie à Paris avec qui elle ne partage pas grand chose à part son prénom et un goût prononcé pour la mode. Ce « bonbon » griffé Netflix dont on aime se moquer à Paris fantasmé qui n’est pourtant pas si différent de celui de certains classiques hollywoodiens comme Charade (1963) de Stanley Donen, porté par Cary Grant et Audrey Hepburn.
A l’icône britannique, Camille Razat préfère l’Américaine Gena Rowlands, à qui elle doit ses “premiers chocs cinématographiques”, Une femme sous influence (1974) et Soirée d’ouverture (1977) notamment. On ne compte plus le nombre de jeunes actrices citant la muse de John Cassavetes. Elle nous épargne en revanche l’histoire un peu conventionnelle de la gamine qui rêvait de briller un jour à l’écran, même si elle adorait déjà se mettre en scène et intègre une agence de mannequins à l’adolescence, pas toujours pour la bonne raison. cause. “Je faisais des pubs pour des sous-vêtements et des robes de mariée à 15 ans, c’était incohérent”glisse celui qui pose aujourd’hui pour des marques à cheval sur l’éthique.
La comédie est arrivée plus tard, après avoir réussi le concours d’entrée à l’école de photographie Icart sans y entrer. «Je voulais me donner du temps», explique-t-elle. J’ai intégré le cursus Florent parce que j’avais des petits problèmes de diction : je me suis dit que le théâtre pouvait m’aider tout en m’amusant, avant de me remettre à la photo et au journalisme. » Il n’y aura pas de rembobinage ; la suite confirmera qu’elle a choisi les plateaux au détriment des zones de guerre qu’elle voulait autrefois parcourir.
Elle fait ses débuts dans la série Disparu (2015) sur France 2. Puis elle tombe amoureuse de William Lebghil dans Ami-ami (2018) de Victor Saint-Macary, incarne une aspirante actrice qui se lance dans le porno en L’amour est une fête (2018) de Cédric Anger et tente de survivre à des montagnards désireux de tuer son équipe de volley dans la comédie d’horreur Filles avec des boules (2018) d’Olivier Afonso. Sur scène, elle succède principalement à Mélanie Thierry dans Le vieux juif blond d’Amanda Sthers, réalisée cette fois par le prestigieux cinéaste allemand Volker Schlöndorff, son expérience « le plus douloureux et le plus merveilleux ».
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Dans Prodigieuses, Camille Razat tient un rôle de premier plan aux antipodes deEmilie à Paris. Tout en admettant avoir beaucoup appris grâce au feuilleton de Darren Star, celle qui a monté sa société de production a récemment joué dans les séries Les Disparues de la gare pour Disney+ et Nero pour Netflix et elle écrit actuellement un premier court métrage. En tout cas, un avenir radieux s’ouvre devant elle. Loin des clichés parisiens sans doute…