“C’est un scandale de demander du travail gratuit aux gens« . Le député de gauche François Ruffin a réagi à l’adoption ce mercredi par le Sénat de la « contribution de solidarité ». Ces sept heures de travail sans salaire pour tous les actifs destinés à reconstituer les fonds de sécurité sociale, puisqu’il est censé rapporter 2,5 milliards d’euros chaque année au secteur de l’autonomie. La mesure, qui suscite des réserves au sein du gouvernement, doit encore être débattue la semaine prochaine en commission par les députés et les sénateurs.
Si cette mesure devait être adoptée, les entreprises aurait finalement des heures supplémentaires non rémunérées. En échange, la contribution de solidarité pour l’autonomie qu’ils versent à l’Etat pourrait doubler, passant de 0,3% à 0,6%. C’est aux entreprises de le mettre ou non sur les épaules de leurs salariés.soit travailler un jour de plus, soit supprimer un RTT, soit ne pas répercuter et payer les 0,30%», explique Benoît Serre de l’association nationale DRH. C’est en tout cas ce qui prévaut avec le lundi de Pentecôte. “C’est un choix d’entreprise. On verra ce qu’il adviendra de cette nouvelle journée de solidarité dont il faut donner le nom, c’est une taxe sur le travail.“
Ces heures supplémentaires pourraient être étalées sur l’année
“Travailler une journée supplémentaire, c’est être payé une journée de moins“, deplores Benoît Serre. “Cette décision, si elle se confirme, car on en est encore loin, signifie que pour le même salaire, les gens travailleront un jour de plus. Cela signifie que leurs salaires nominaux diminuent mathématiquement.« Et c’est ce qui risque de créer des tensions si cette mesure est adoptée.
Mais alors, comment ces sept heures de travail supplémentaires seraient-elles réparties, voire pas du tout ? Il s’agirait deun accord au sein de l’entreprise ou de branche. Selon les métiers, il serait possible d’étaler ces sept heures sur l’année pour lisser l’effort demandé. “Ajouter sept heures peut être plus perturbateur pour une activité de production dans une usine par exemple que pour une activité de service. adds Benoît Serre. “Cela permet donc de s’adapter. Ce n’est pas stupide, mais cela ne change rien au fond.« Le résultat qui consisterait, de toute façon, à travailler davantage. Côté syndical, la CFDT affiche déjà son opposition.