Après l’alpinisme en gravissant l’Everest (340 000 spectateurs en salles et 37 millions de vues sur YouTube), le YouTubeur Inoxtag s’attaque à l’édition. Son premier manga « Instinct » a été publié par Michel Lafon. Il a été imprimé à 300 000 exemplaires. Le manga n’est pas encore sorti mais il est déjà numéro un des ventes sur Amazon et la FNAC.
Produits dérivés
Un livre accompagné d’une multitude de produits dérivés : un coffret collector, des stickers, une série de vêtements en partenariat avec une chaîne de prêt-à-porter. Ce manga en appelle d’autres, Inoxtag espère produire une série. Et il n’est pas le premier influenceur à écrire un livre : Lena Situations a par exemple vendu à plus de 400 000 exemplaires son manuel de développement personnel.
Plus comme le rappelle le site ActuaLittéêtre influenceur auprès d’une large communauté n’est pas toujours synonyme de réussite en librairie. Paola Locatelli, 1,9 million de followers sur Instagram, a vendu 353 exemplaires de son livre « Le cœur engagé ! Soyez jeune et contribuez à un monde meilleur ».
Diversifiez vos activités pour assurer des revenus
De nombreux créateurs de contenu se lancent en affaires. Comme le streamer Michou, avec son restaurant, MisterV et ses pizzas, la marque de vêtements Enjoy Phoenix et la marque de matcha aromatisé d’Andie Ella. Il existe plusieurs dizaines d’exemples. L’objectif, explique Emilie Le Guiniec, co-fondatrice de l’agence d’influence Digital Brand Maker, est d’échapper à la dépendance aux plateformes et à ses revenus publicitaires : « Demain, si le public se lasse de vous ou si les annonceurs constatent que vous n’êtes plus « bankable » comme on dit, vous risquez de perdre vos revenus. Il y a l’objectif de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et de diversifier ses revenus.»
Les influenceurs s’appuient sur leur communauté, leur base de fans pour les aider dans les lancements. « La valeur d’un créateur de contenu réside dans les chiffres, comme la taille de son audience, mais pas seulement. Les gens ont-ils regardé leur contenu ? Combien de fois? Est-ce qu’ils ont partagé ? Qu’en ont-ils pensé ?ajoute le co-auteur du livre « Influenceurs, un quotidien sous algorithme » et également président du comité d’éthique de l’Umic, la fédération du secteur de l’influence.
Emilie Le Guiniec rappelle à quel point les créateurs de contenus sont dépendants de leur audience : «Ce sont des gens constamment soumis au jugement de leur public. Cela se traduit en statistiques et c’est ce qui fait leur valeur. On ne sait pas comment fonctionne l’algorithme, c’est la formule mathématique qui décide ce que vous regardez. Le créateur n’a pas le contrôle.
Selon une étude de l’agence Reech relayé par Les Echos85% des influenceurs estiment gagner moins du Smic par mois grâce aux revenus des réseaux sociaux. « Alors que seulement 11 % déclaraient gagner plus de 10 000 € par an dans notre étude de 2021, ils sont 25 % aujourd’hui »peut-on lire dans le rapport.