l’essentiel
Les agriculteurs de la Coordination Rurale poursuivent leur action. A Auch, après avoir bloqué la place de la Libération, ils ont décidé de mettre en place mercredi soir une barrière filtrante au rond-point Saint-Cricq. Mais les discussions se poursuivent sur d’autres modes d’action.
Depuis mardi matin, la Coordination rurale 32 (CR32) occupe la place de la Libération à Auch. Les agriculteurs installent leur « camp de base », avec des bottes de paille et des bâches, et passent leur première nuit dans la capitale gersoise.
Dans la journée de mardi, un salarié de Groupama est venu discuter assurance avec des agriculteurs. Ils ont également pu échanger avec la MSA, la sécurité sociale agricole, concernant les dossiers de paiement de la PAC.
Des échanges qui n’ont pas calmé leurs ardeurs puisque dans la nuit de mardi à mercredi, les CR32 ont mené plusieurs actions dans la ville.
En direction de Pavie, le radar de l’avenue des Pyrénées était recouvert de pneus. Devant la MSA et devant Groupama, des tracteurs venaient aussi le soir déverser le fumier.
Aux petites heures du mercredi matin, une poignée d’agriculteurs étaient présents à la veillée, sous leur campement place de Libération. Le colonel Philippe Laforcade, chef du groupement de gendarmerie du Gers et entré en fonction en septembre dernier, est venu les rencontrer. « Pour l’instant, nous restons ici. Nous attendons des réponses, d’autres devraient nous rejoindre tout au long de la journée », explique un agriculteur.
Peu après 17 heures, la députée européenne (LR) et céréalière tarnaise Céline Imart est venue discuter avec les agriculteurs sous leur tente.
“Nous ne sommes pas des Gilets jaunes !”
Dans la journée, les agriculteurs du CR 32 restaient bloquant ce point central de la ville d’Auch. Le groupe s’agrandit progressivement. En milieu d’après-midi, ils étaient une cinquantaine sous l’abri de fortune. Les discussions allaient bien. Devons-nous y rester ou est-il temps de lever le camp ?
« Nous ne sommes d’aucune utilité ici », déclare un agriculteur présent dans le public. “Nous ne sommes pas des Gilets jaunes !” crie un autre.
Tout le monde semble d’accord sur ce point. Au fur et à mesure que la discussion avançait, nous avons penché vers le blocage des routes, avec des camions ouvrant et contrôlant les marchandises. « Attention, on ne vide définitivement pas ! Sinon, cela ressemble à un vol. Et surtout, on ne provoque pas les pilotes, on reste courtois.
L’entrée d’Auch dans le viseur
Mais bloquer quoi ? Et où ? Le périphérique d’Auch semble être le choix logique. Certains aimeraient déjà partir à Toulouse. Ce sera certainement pour plus tard. Pour le moment nous sommes organisés en deux groupes, une équipe de nuit et une équipe de jour. “Nous allons faire les 2×12”, rit quelqu’un dans le public.
Les deux groupes se constituent rapidement, le plus jeune prendra le premier « tour » ce mercredi soir. Reste à savoir quels véhicules emprunter pour bloquer la voie rapide dans les deux sens, au niveau du rond-point de Saint-Cricq. Il est un peu plus de 16 heures, plusieurs agriculteurs partent chercher des tracteurs, des bétaillères et des remorques.
“Nous mangeons ici ce soir (sur la place de la Libération, NDLR), et nous partons à 21h30. Nous resterons plusieurs jours s’il le faut”, explique Lionel Candelon, le patron du CR32 et récemment élu président du syndicat agricole de la région Occitanie. D’ailleurs dans le reste du département, on attend des consignes.
« Avec le 46 et le 31, nous avons hâte d’aller à Toulouse. Airbus ou le dépôt pétrolier de Lespinasse. Vous nous dites, vous êtes le leader», dit quelqu’un par téléphone par haut-parleur au leader du CR32. Ce dernier coupe la parole, s’éloigne et revient quelques minutes plus tard. Ce sera le périphérique d’Auch ce soir, en attendant la suite…