Après la plainte de l’association Anticor, le parquet de Paris a ouvert une enquête contre le groupe de crèches privées People&Baby.
Une enquête a été ouverte après une plainte de l’association Anticor, notamment pour escroquerie et détournement de fonds publics, contre le groupe de crèches privées People&Baby, épinglée dans une enquête du journaliste Victor Castanet, a indiqué lundi le parquet de Paris, requis par l’AFP.
Dans son livre d’investigation « Les Ogres » (Flammarion), sorti mi-septembre, le journaliste d’investigation décrit la « voracité » de certains groupes de crèches privées et notamment du groupe People&Baby.
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Plusieurs chefs d’accusation
Selon le parquet, la plainte d’Anticor dénonce « des actes d’escroquerie au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public, détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, abus de confiance, complicité de fraude fiscale, potentiellement imputables ». aux crèches People&Baby ».
L’enquête a été confiée à la direction de la police judiciaire le 14 novembre, selon la même Source.
« Face à l’inertie des pouvoirs publics, il nous a semblé nécessaire d’agir », a déclaré Paul Cassia, président d’Anticor, lors d’une conférence de presse le 12 novembre annonçant le dépôt de plainte.
“Le point de départ de cette affaire, c’est le livre de Victor Castanet sur la gestion d’une société qui gère des crèches privées”, poursuit-il.
L’avocat de l’association, Me Vincent Brengarth, a détaillé les différentes qualifications visées par la plainte s’inscrivant “dans le contexte particulier de ces crèches qui bénéficient (…) des aides publiques de l’Etat” et du “déficit du nombre de places en crèche”. .
Selon lui, le montant d’argent détourné serait “d’au moins 2,1 millions d’euros, un chiffre qui ne concerne que la fraude aux aides au chômage partiel”.
« Des pratiques en décalage avec les valeurs que nous portons aujourd’hui »
Actuellement, la France a 460 000 places d’accueil collectif, dont 50 % en crèches publiques, 27 % en crèches privées (Les Petits Chaperons Rouges, Babilou, La Maison Bleue, People&Baby…) et 23% des crèches associatives.
Dans un communiqué transmis à l’AFP mi-septembre, People&Baby – dont le fondateur et président Christophe Durieux a été évincé de son poste au printemps – a indiqué que « les pratiques décrites dans le livre » de Victor Castanet « sont totalement en décalage avec la les valeurs que nous portons aujourd’hui.
La nouvelle direction du groupe affirme avoir « entamé une transformation profonde » avec un nouveau président et promet de corriger « sans délai » tout « dysfonctionnement qui pourrait être identifié ».
Des « audits indépendants » seront mis en place et « nous nous engageons à rendre compte de manière transparente des actions mises en œuvre et de leur suivi », ajoute People&Baby.
Procédure de sauvegarde accélérée
Le groupe People&Baby a annoncé ce mardi ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée à son profit pour « renforcer la structure financière de l’entreprise et permettre le financement de sa refondation ».
Ouvrir lundi 18 novembrecette procédure de sauvegarde accélérée sera étalée sur 2 à 4 moiset permettra au groupe de « restructurer son passif, d’obtenir de nouveaux financements et de se relancer sur des bases saines ».
« Malgré l’héritage du passé, nous souhaitons construire un avenir fondé sur des bases saines et solides avec la qualité des soins et le bien-être des enfants comme seules priorités », a déclaré Philippe Tapié, président du groupe.