Antoine Vey doit être entendu ce mardi par le conseil de discipline de l’ordre des avocats. Soupçonné de harcèlement moral et sexuel, il risque une sanction pouvant aller jusqu’à la suspension. Ce ténor du barreau de Paris avait été choisi comme associé par Éric Dupond-Moretti en 2016. Ce dernier lui avait confié les rênes du cabinet après sa nomination au poste de garde des Sceaux.
L’avocat a notamment défendu Julian Assange, Patrick Balkany et les rugbymen Oscar Jégou et Hugo Auradou. Cette fois, c’est lui qui fait l’objet d’une procédure, mentionne France Info. Dans un long article, de nombreux témoignages d’anciens stagiaires ou salariés décrivent des situations graves de harcèlement moral où l’humiliation était monnaie courante. L’une des plaignantes évoque également du « harcèlement sexiste et sexuel ».
L’avocat d’Antoine Vey nie les accusations
C’est tous les jours Libération qui, en mars 2023, avait révélé cette affaire avec une vingtaine de témoignages d’anciens collaborateurs. Ils ont détaillé des pressions constantes, à toute heure, y compris en dehors des heures de travail, ainsi que des commentaires dégradants. Selon le quotidien, certains faits remonteraient à 2017 et 2018.
S’adressant à France Info, Emmanuel Marsigny, avocat d’Antoine Vey, nie toutes les accusations portées contre son client, y compris celles de harcèlement sexuel. « Aucun des faits ne caractérise un manquement aux obligations éthiques, loin de là. Il y a des dizaines et des dizaines de témoignages qui disent le contraire», explique-t-il.
Notre dossier sur le harcèlement moral
Il s’interroge en revanche sur « la manière dont les jeunes avocats sont prêts ou non à respecter les règles, les délais et surtout à agir de manière éthique » dans les « cabinets d’excellence ». Emmanuel Marsigny pourrait demander le report de l’audience.