entre actions et débats, récit d’une 2ème journée de colère agricole à Auch

entre actions et débats, récit d’une 2ème journée de colère agricole à Auch
entre actions et débats, récit d’une 2ème journée de colère agricole à Auch

l’essentiel
Ce mardi 19 novembre, des agriculteurs des quatre coins du Gers et des Hautes-Pyrénées ont pris la route, en direction de la place de la Libération, à Auch, pour une nouvelle mobilisation. Cette fois, elle a répondu à l’appel de la Coordination rurale. Des rencontres avec des acteurs privés et publics du monde agricole ont été improvisées.

“Vous ne pourrez jamais répondre.” La place de la Libération est occupée. Une nuit seulement après les actions menées au centre-ville d’Auch par les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA, la Coordination rurale a pris le relais ce mardi. Après s’être entretenu à huis clos avec le préfet du Gers, Lionel Candelon, président gersois du CR Occitanie, est allé à la rencontre des acteurs publics venus sur place.

Un échange houleux a eu lieu avec un collaborateur de Groupama venu discuter assurance avec des agriculteurs. En ligne de mire : le paiement de l’assurance récolte. « Comment peut-on tolérer aujourd’hui qu’on puisse imposer une date de travail conditionnée par la météo ? Et derrière, on dit aux agriculteurs qu’ils n’ont pas respecté les dates et qu’on ne peut pas prendre en compte les responsables de leurs dossiers climatiques multirisques, on tourne en rond”, déplore Lionel Candelon.

Lionel Candelon, à gauche, a eu des échanges houleux avec un salarié de Groupama, à droite.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Impuissant, l’émissaire de l’assureur privé tente de calmer la situation. “J’entends vos commentaires, mais je ne peux pas vous répondre catégoriquement : il existe un cadre réglementaire auquel nous sommes soumis.” Mais rien n’y fait, le ton monte.

“Quand on est en retard, on prend une pénalité de 10%”

Les agriculteurs, à travers le leader du CR32, ont également déposé quelques plaintes auprès de la MSA, la sécurité sociale agricole, concernant les dossiers de paiement de la PAC. Encore une fois, c’est un blanc. Aucune réponse n’est fournie.

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«Quand on nous parle de délais dans les documents pour pouvoir être payé, c’est impensable. En cas de retard, nous prenons une pénalité de 10%. La même chose devrait s’appliquer aux administrations publiques et privées. Sur le dossier social, vous avez toujours été là, mais pas sur le côté administratif, comme sur le montant des cotisations, pas du tout !

En fin d’après-midi, des représentants de la Coordination rurale 32 se sont entretenus avec les patrons des grandes surfaces auscitaines.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

En fin d’après-midi, le président départemental de la Coordination rurale s’est entretenu avec les patrons des grandes surfaces auscitaines. Lidl, Leclerc, Carrefour, Intermarché : nombreux ont répondu présents. « Aujourd’hui, il y a des choses qu’on a remarquées dans vos magasins et qui ne nous plaisent pas du tout. Dans peu de temps, il n’y aura plus de produits locaux, juge Lionel Candelon. Si vos magasins veulent nos produits, il va falloir y travailler, je sais qu’il y a des efforts qui sont faits, mais on trouve toujours de grosses aberrations. Aujourd’hui, les agriculteurs n’en peuvent plus.

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« Paralyser et affamer Toulouse »

En octobre dernier, la Coordination rurale du Gers avait déjà promis de « paralyser et affamer Toulouse » en cas d’absence de réponses apportées par le gouvernement aux revendications des agriculteurs. Opposée à la signature de l’accord de libre-échange du Mercosur, comme d’autres syndicats agricoles, la Coordination rurale réclame également une réduction des charges pesant sur les agriculteurs.

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Moins d’un an après une mobilisation historique, l’action de ce mardi 19 novembre pourrait monter en tonus en début de soirée. Après une matinée d’installation, de construction d’un camp de paille place de la Libération, d’attente… Les agriculteurs ont soif d’action. “Si nous n’avons pas de réponses, il y aura des sanctions le soir”, a assuré Lionel Candelon dans la matinée.

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Du côté des élus, après Philippe Dupouy hier, la conseillère départementale du canton de Fezensac (opposition de droite) Emeline Lafon, le vice-président du conseil départemental Jean-Pierre Cot et la 1ère vice-présidente Céline Salles étaient présent aux côtés des manifestants ce mardi.

Finalement, malgré le renfort de collègues des Haut-Pyrénées, les agriculteurs mobilisés ce mardi 19 novembre étaient loin des 150 annoncés. Selon les chiffres de la police, 70 personnes ont manifesté, soutenues par 24 tracteurs et 22 remorques. De quoi laisser une trace de leur passage dans la capitale gersoise…

 
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