Les vrais animaux seront de moins en moins présents à la télévision et au cinéma. Le bien-être animal semble avoir pris le pas sur le divertissement et la technologie devrait permettre de se passer des animaux en captivité pour apparaître à l’écran.
Producteurs et chaînes de télévision pourraient bientôt se passer des animaux. On en verra de moins en moins sur nos écrans. Le sujet fait l’actualité avec le retour d’Intervilles qui pourrait se faire sans vache, poussant les villes de Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne à annoncer un boycott du jeu télévisé mythique des années 1990.
Ce faisant, ces villes ont ouvert un débat majeur sur la place des animaux sur nos écrans, dans les films, séries et émissions télévisées. Fini le temps où Maïté étourdissait les anguilles avant de les cuisiner, comme celui des plateaux Dechavanne avec veaux, vaches et cochons sous les projecteurs des plateaux télé.
France Télévisions demande aux producteurs de limiter l’utilisation des animaux, une première pour un groupe audiovisuel. Elle n’en est pas moins le fruit d’un long lobby associatif. Celui notamment de l’association antispéciste PAZ (Zoopolis Animal Project), qui a contacté les acteurs du secteur.
Les tigres de Fort Boyard à la retraite
A Fort Boyard, il n’y a déjà plus de tigres. Après 33 ans de participation au jeu, les félins ont quitté le fort au large de La Rochelle. Depuis 2022, les tigres ont été remplacés par des images de synthèse.
Car depuis une loi de 2021, les animaux sauvages sont interdits dans les émissions de jeux ou de variétés. A l’avenir, France TV demande donc aux productions, souvent externes, de réduire, voire de remplacer l’utilisation des animaux. Réduire, c’est choisir avec parcimonie, limiter les heures de tournage. Remplacer, c’est utiliser une banque d’images. Après tout, des heures et des heures de vidéos d’animaux existent déjà et les outils techniques ou l’intelligence artificielle peuvent combler le vide.
Expliquez-nous par Matthieu Belliard : Télévision, de moins en moins d’animaux à l’écran – 19/11
Cela a déjà été vu dans la version 2019 du Roi Lion. Dans le film live-action de Disney, les animaux ont été créés à partir d’images générées par ordinateur. Prouesse. Nous avons mélangé des photos d’animaux et le jeu de vrais acteurs humains. Beyoncé et Donald Glover, entre autres, ont prêté non seulement leur voix, mais aussi leur jeu, leurs mouvements. Le résultat est bluffant.
Qu’en pense le public ?
“L’opinion est désormais admise selon laquelle les animaux n’ont rien à faire sur les plateaux”, dit-on parmi 30 millions d’amis. Pourtant, on voit encore beaucoup d’animaux sur nos écrans. Et c’est toujours une réussite.
Même très récemment avec Le loup et le lion en 2021 où une jeune femme joue la comédie avec un louveteau et un lionceau. Un succès comme d’autres films du Français Gilles de Maistre, La dernière Jaguar, Mia et Le Lion Blanc. Les titres sont évocateurs.
Polémique avec Bambi
Comment imaginer ces films sans le travail des formateurs ? La profession est déjà consciente du problème. Et on sait désormais que ces films avec des animaux font polémique. Même lorsqu’il s’agit de glorifier la nature sauvage. Le dernier Bambi, filmé en live action, a suscité une intense polémique lors de sa sortie il y a un mois. Même si l’on ne parlait plus d’un « dresseur » mais d’un « coach animalier », qui affirmait que les animaux étaient mieux traités que les humains sur le plateau.
L’Association des administrateurs et associés rappelle les règles du jeu sur son site. Interdiction de tuer, blesser, capturer, respect des impératifs biologiques de l’espèce. Cette même association avait dénoncé des pratiques répréhensibles : cages inadaptées, usage de tranquillisants, notamment il y a quelques années.
« Aucun animal n’a été blessé ou tué pour les besoins de ce film » : vous connaissez l’expression, presque un adage, mais c’est en fait la loi.